dimanche 17 avril 2011

Témoignage




















TEMOIGNAGE




AVANT-PROPOS ,


Ces écrits ce veulent avant tout un message d'espoir pour la jeunesse .


Longtemps j’ai souhaité écrire quelques lignes concernant ma vie. Mon enfance ne fut pas essentiellement différente dans son déroulement de celle de beaucoup de français de mon âge.

A ceci prés quand même, qu’étant de confession juive, ma destinée a failli basculer à jamais dans les camps de concentration nazis, en cette période de guerre de 1939-1945.( voir convoi prévu le 30/12/1945 pour AUSCHWITZ ci joint en annexe )


Vous trouverez dans ce récit, quelques détails de mon internement qui fut pour moi ,sheureusement de courte durée.

Naïvement, j’ai cru pendant des années que seule la responsabilité des Allemands était impliquée en ce qui concerne la volonté de faire disparaître les JUIFS. Mais avec le temps, l’accès aux archives et l’aide apportée par les historiens, m’ont fait prendre conscience de l’importance de l’antisémitisme pratiqué par le gouvernement de VICHY pendant les périodes sombres de 1939 -1944.

Même après la barbarie nazie et les événements tragiques de la » Shoa », mes compatriotes ont parfois sans commune mesure, pratiquer la discrimination qui perdure malheureusement encore aujourd’hui. Je le ne dirais pas ouvertement, mais de façon plus sournoise...


J’aurai quand même une reconnaissance éternelle en pensant aux JUSTES qui ont cachés des JUIFS pendant la guerre.

La culture de « l’anti-JUIF », presque devenue un réflexe séculaire transmis aux générations , fléau à combattre sans relâche. Un quelconque laxisme de notre part pour combattre cette culture, nous rendrait encore plus coupables et nous éloignerait des valeurs de notre conscience véritable de citoyen républicain!


Un peu à l’écart de la culture juive en raison d' une vie, assez mouvementée, un peu de juif errant, je n’aurais de cesse, de chercher à prouver quelque part, par mes actes quotidiens, qu’un juif est comme tout le monde, fait de chair et de sang avec ses joies et ses peines ; capable d’être en toutes circonstances , tout simplement humain.

CHAPITRE 1



Mes racines


Dans le récit qui va suivre, je fais appel à ma mémoire. Les faits qui les composent, sont pour une bonne part bien lointains dans mon esprit. Beaucoup de détails m'échappent malheureusement , sans compter, ceux que j’ai consciemment occultés par pudeur, ou tout simplement oubliés.


Ma famille paternelle d’origine portugaise, issue de l’organisation communautaire.

La HEBERA(communauté) s’est installée à Bourg Saint Esprit sur la rive droite de l’Adour, à Bayonne bien avant 1597 et résultat des pogromes en Espagne et au Portugal ( inquisition ) .



Voir plus bas, en annexe, un résumé sur l'histoire des juifs de Bayonne.


Rappel du passé :



Mon père était l'avant dernier d’une famille de quatre enfants,trois garçons et une fille.



Pour lui l'école et l'instruction ne fut hélas,que de courte durée ,donc très tôt

mis au travail comme apprentis a 14 ans ,il fut ce que l'on nomme aujourd'hui,un manuel un peu sans culture, ma mère même condition (fille de paysan) .

Cela aura par la suite bien sur, des répercussions et conséquences sur la gestion

de leurs vie , surtout avec l'après guerre la nécessitée D' Archiver des preuves

papiers ou autres, s'avèreront par la suite d'une importance capitale, concernant les évènements durant la guerre et surtout l'après guerre 1940/45.

(internement et conséquences a venir)

Il sera notable de signaler qu'a cette époque d'après guerre ,nous les internés

nous avions comme qui dirait :la honte du rescapés ;et nous évitions de parler de notre passé nous avions eu la chance du survivant alors... ( même avec des anciens déportés) l'on avaient de même, comme qui dirait le complexe du survivant hors des camps d'extermination en Allemagne, Pologne ,ou autres..

Mon grand-père né à Bayonne le 18 novembre 1877 était cheminot à la Compagnie des chemins de fer, comme l’était également son père Benjamin Émile LEVY, 33 ans en 1844 et marié à Esther » Alphonsine Sylvain », 24 ans, ménagère à Tarbes.(haute pyrènes )

Informations relevées aux archives de la ville de Bayonne sous le numéro 539 du registre des naissances.


Être dans les chemins de fer était presque une affaire de famille, mais l’avenir nous montrera hélas que finalement ce ne fut pas toujours pour leur bonheur.

Mon grand père est entré très jeune à l’école de cette Compagnie des chemins de fer et cela dès l’âge de 15 ans. Il fit toute sa carrière dans cette Compagnie. Il faisait partie comme l’on dit de ces « gueules noires » qui alimentaient les chaudières à grands coups de pelles à charbon, ces grosses locomotives, monstres à vapeur de l’époque.

Soldat de la première guerre mondiale 1914/18, il aimait souvent évoquer son passé de soldat à VERDUN.

Comme canonnier, il avait gardé une certaine surdité due aux bruits des pièces de canon. Mais par-dessus tout il aimait me parler de son passé de cheminot avec nostalgie. Il évoquait ses grosses machines qu’étaient les locomotives à vapeur et en parlait avec passion.

Souvent il se plaisait à me donner des détails sur le fonctionnement de ces monstres de fer.





J’aimais écouter ses récits, surtout celui qui, à une certaine époque avait marqué sa mémoire et survenu au cours de sa carrière. Il me racontera comment accidentellement il avait heurté et écrasé avec sa locomotive, des chevaux de course égarés dans un tunnel avant l’arrivée de son convoi en gare de Bayonne.

Une autre fois il versera avec sa locomotive, après un déraillement heureusement sans dommage pour lui.


Pour parler un peu de la communauté juive « Séfarade » de Bayonne, il y avait beaucoup de juifs commerçants voir même quelques industriels et surtout l’émergence d’une bourgeoisie juive.

Dans certaines familles, des hommes avaient combattu au cours des guerres, du temps de l’empire colonial français (guerre de CRIMEE en 1856 ) et bien sur, la grande guerre 1914/1918 et malheureusement quelques années plus tard, celle de 1939 suivie de la débâcle de 1940. ( mon père sur le front à Sedan )


De famille pauvre, mes grands parents avaient beaucoup de difficultés pour élever leurs quatre enfants.

A l’époque n’allaient à l’école que les aînés des familles, Albert et Lucien ont eus une scolarité du cycle primaire jusqu’à l’âge de 14 ans associé à une culture hébraïque au sein de la communauté juive. Je me souviens très bien de cette école à côté du consistoire de la rue « Maubec « au petit Bayonne, ou l’on apprenait à lire les prières en hébreu.

Les fêtes juives étaient respectées par mes grands parents qui allaient souvent à la Synagogue.

Les deux derniers de la famille Henri et Yvonne-Claire ont été un peu les oubliés de l’éducation, mon père Henri avait des difficultés pour lire et écrire.

Toujours pour parler de mes grands parents, ma grand-mère Louise Virginie était cousine germaine de mon grand père, une LEVY aussi. Les mariages entre membres de même famille était assez courant à cette époque (les juifs avaient à cœur je pense, de se préserver de toute assimilation possible).

Mes grands parents habitaient en 1934 au numéro 32 rue du Capitaine » Pellot », au-dessus des Établissements FRAISE, (a Bayonne )et ,spécialisés en miroiterie.

Dans le prolongement de cette rue se trouvait une impasse du nom de LEVY, ou se trouvait mon école maternelle. J’avais oublié ce lieu pourtant important dans mon enfance. Je l’ai découvert lors de ma dernière visite du quartier en octobre 1999.


Mes parents habitaient également cette même rue, pratiquement au début et du même côté face à une tannerie. Encore aujourd’hui j’ai l’impression de sentir l’odeur assez désagréable du « grésil » qui émanait de cette fabrique de peau. Tout le quartier empestait.

J’ai peu de souvenirs d’avant les années 40, si ce n’est celui de ma circoncision très présent dans ma mémoire. Cela peu paraître bizarre que ce souvenir me soit toujours resté intact.

Né en 1934, je fus circoncis à l’âge de 4 ans. Pour expliquer l’âge tardif de ma circoncision, mes parents n’avaient pas donné une priorité à cet acte. De plus, devant le cumul des conflits familiaux la décision tardait à venir. Finalement l’influence de mes grands parents paternels fut déterminante.


La Loi judaïque est précise autant que je me souvienne. Une circoncision normalement doit être pratiquée 8 jours après la naissance de l’enfant, qui doit avoir un poids convenable de 2 kilos environ.

Curieusement et tout au long de ma vie, j’ai gardé présent dans ma mémoire ce jour ou à la synagogue de BAYONNE, couché sur un petit matelas, j’étais éblouis par les lustres qui étaient au-dessus de ma tête. Les chants religieux augmentaient ma détresse, j’étais terrorisé.


La descendance de la famille maternelle « Saubadine » était d’origine gasconne constituée de : mon grand-père Pierre SAUBADINE de profession laboureur, né à St Martin de » Seignaux «département des Landes le 26 octobre 1865 et de ma grand mère maternelle Jeanne Célestine « Saubadine, » née le 6 avril 1872 à St Martin de « Seignaux », tous deux exploitaient une grande ferme. Famille de paysans, leur ferme qui s’appelait le BIARNES était située route de CAMBO quartier de MARRAC a Bayonne .

Famille de huit enfants cinq filles et trois garçons, ma mère Marguerite Angèle née le 10 décembre 1911 à Bayonne, était jumelle avec sa « sœur Gaby ». Elles se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Souvent enfant il m’arrivait même de les confondre.


La scolarité de ma mère fut, comme c’était souvent le cas dans les milieux paysans de cette époque, inexistante. Dès son enfance elle gardait les vaches. Quelques années plus tard elle mena, attelée à un cheval, une carriole afin de distribuer le lait dans Bayonne.

Elle épousera mon père LEVY Henri David le 1er mars 1934 et se convertira cette même année au Judaïsme.(conversion de droit a l'époque, par le mariage )

Pour parler des rapports haïssables qui existaient entre les deux familles.

Mon père dès ma naissance s’est rendu à la ferme, quartier « Marac » au sud du grand Bayonne de l’autre côté de l’Adour pour annoncer ma venue au monde. Mal lui en pris car dès son entrée dans la salle commune de la ferme et fait son annonce, la grand mère maternelle SAUBADINE lui a jeté son sabot de bois à la tête. Mon père blessé n’est jamais revenu depuis ce jour là, visiter la famille SAUBADINE.

La naissance de mon frère n’a pas amélioré pour autant les rapports entre les deux familles.

Enfin on était loin encore des événements qui allaient bouleverser nos vies à tous.

Tout d’abord se fut le drame qui endeuilla la famille LEVY. Mon oncle Lucien qui travaillait aux chemins de fer du midi en tant que ’électricien de lignes, fut électrocuté avec un collègue en 1934. Ce fut un accident. Ils étaient partis pour réparer une ligne de haute tension. Malheureusement à l’époque et au début de l’électrification des lignes, les règles élémentaires de sécurité n’étaient pas respectées.

Le courant électrique remis sur le réseau leur fut fatal. Pris sous une tension de 60 000 volts, ils furent tous deux mortellement electrocutés.

Brûlé au bassin mon oncle lutta pendant neuf jours, puis mourût alors que son collègue décéda pendant son transfert à l’hôpital.

Ma grand mère ne se remettra jamais de la disparition de son fils aîné, d’autant plus que devait disparaître sa fille Claire Yvonne LEVY âgée de 16 ans. Décédée en 1929 à la suite d’absorption accidentelle d’un produit très dangereux, de l’ammoniaque qui se trouvait malencontreusement dans l’armoire à pharmacie où elle avait pour habitude de prendre son médicament contre la toux.


Avec le recul du temps, j’arrive mieux à comprendre ces problèmes de mésalliance entre deux familles totalement opposées, surtout dans une des régions de FRANCE que je qualifierai de très conservatrice et endoctrinée par l’église tolérante au regard d'un certains racisme et antisémitisme.

Déjà en Allemagne apparaissent les premiers mouvements antisémites d’envergures. Le boycott des commerces juifs est mis en place dès le premier jour ou suivi des lois « anti-juives « promulguées en 1935.

La FRANCE a montré par la suite et aux cours de certains événements qu’elle ne sera pas en reste sous le gouvernement de VICHY.


Les juifs de Bayonne vivaient en communauté bien repliés sur eux même. Je dirai un peu indifférents au monde extérieur. Basques et gascons se disputaient pour leur part leurs influences respectives sur la ville. La différence de cultures, l’une catholique d’un milieu paysan rude sans concession avec Les gascons minoritaire , s’opposaient continuellement a la communauté JUIVES de Bayonne .

En FRANCE déjà apparaissaient les premières lois portant sur les statuts des juifs (bulletin municipal du 7 octobre 1940) (J.O. du 18 octobre 1940).

Est regardé comme JUIF pour l’application de la présente loi, toute personne issue de trois grands-parents de race JUIVE ou de deux grands-parents de la même race si le conjoint lui même est juif ...

En Europe se profilaient à l’horizon les années sombres de la guerre avec la montée du NAZISME.

Mon père travaillait dans un garage comme mécanicien. Il se rendait tous les jours au grand BAYONNE. Nous n’étions pas bien riches, mais avec l’aide de mes grands-parents, mon père et ma mère arrivaient à joindre les « deux bouts ».

En ce qui me concerne j’étais par rapport à mon frère un enfant très turbulent, curieux de tout et loin d’être obéissant. En dehors de l’école, je passais la plus part de mon temps à traîner comme beaucoup d’enfants du quartier. Début 1939 les événements se précipitèrent, la guerre était éminente entre la France et l’Allemagne.

Mon père mobilisé, parti pour le front et se battit à SEDAN. J’ai encore en mémoire son écœurement sur la débâcle.


Il me racontait se trouver en retraite forcée, sans munitions à mettre dans son fusil et de se cacher dans les bois pour échapper aux mitraillages des avions italiens.

A pieds comme beaucoup de soldats, il fuyait l’avance des troupes Allemandes.

Son unité perdue il se retrouva à BORDEAUX, mal en point dans un hôpital de la ville. De là, il put donner de ses nouvelles à ma mère qui dans cette période tragique, pour subvenir à nos besoins travaillait aux usines Latécoère comme riveteuse sur flotteurs d’hydravions. (Ardoy/Anglet au pays Basque)

Finalement ce fut la reddition et par la suite l’installation du pouvoir du gouvernement de VICHY avec le Maréchal PETAIN.


Au printemps 1941 les troupes Allemandes entrèrent dans BAYONNE. Avec le recul du temps j’avais presque l’impression qu’il était tout naturel que ces troupes d’occupation arrivent dans notre ville et investissent tous les quartiers. Nous étions devenus zone d’occupation. C’était de droit qu’ils réquisitionnèrent les bâtiments industriels. La miroiterie FRAISE rue du capitaine PELLOT fut investie par les Allemands et servie d’entrepôt à leurs troupes

Leurs colonnes de matériels militaires mécanisés (camions, motos) étaient accompagnées par de longues files de chariots tirés par des chevaux de trait qui avaient des pattes énormes, on disait que c’était des chevaux POLONAIS. Bref il y avait beaucoup d’effervescence dans le quartier, enfant cela n’était pas pour me déplaire.

Je me souviens qu’à l’invitation d’un soldat autrichien, nous avons mon frère et moi fait une petite balade en moto équipée d’un side-car ; on tournait comme des fous, autour du quartier. Bien sûr, pour nous enfants, nous étions fiers. Où était l’ennemi à ce moment-là ? Qui se serait douté du destin tragique qui attendaient les juifs de BAYONNE. Très rapidement les grandes LOIS discriminatoires de VICHY furent votées en 1940 et mises en application.


RAPPEL DE QUELQUES-UNES DES GRANDES LOIS DE VICHY ET DE QUELQUES MESURES DISCRIMINATOIRES CI JOINT EN ANNEXE EN FIN DU NARATIF

( EXTRAIT du LIVRE BLANC DE L’ A.F.V.D. Association loi 1901 )


CHAPITRE 2



1941 : BAYONNE ZONE OCCUPEE.


Les événements changèrent très vite à Bayonne, les troupes d’occupations aidées de la Milice et de la GESTAPO, commencèrent à y recenser tous les juifs. Une demande officielle de la « KOMANDATUR » fut faite dans ce sens au Rabbin responsable de la communauté. Obligation fut faite de porter l’étoile jaune cousue bien apparente sur tous les vêtements (huitième ordonnance du 29 mai 1942).


Les premières rafles de juifs commencèrent. Il y eut comme un vent de panique dans la communauté abasourdie et pratiquement sans réaction, comme résignée.

Les autorités Rabbiniques furent obligées par la « Gestapo » (police allemande), de fournir la fameuse liste des JUIFS de BAYONNE. Rapidement, toute la communauté fut avertie de ce qui se tramait. Mes Parents partirent de BAYONNE pour aller se réfugier dans un petit village du pays basque du nom « d’URT ». Ce village, et on le sera plus tard, était très près de la limite dite ligne de DEMARCATION .

Nos grands parents de BAYONNE partirent par la suite, se cacher en zone libre.


A URT, vivait à l’époque une sœur de ma mère, mariée à un béarnais du nom de BOUSTINGORY, qui était métayer dans un château du nom « d’ELISALDE » qui se situait sur les bords de « L’Adour » (fleuve du pays Basque). Dans ce village, mes parents se croyaient à l’abri de la chasse aux JUIFS organisée par la « Gestapo » allemande à Bayonne. Nous habitions place du marché dans une grande maison du nom de GELEDAN. Nous avions une magnifique vue sur le fleuve du fait de la situation dominante du village.


Notre vie s’organisait tant bien que mal, mon père bricolait comme l’on dit il réparait des voitures à l’abri des regards dans une remise attenante à notre maison. Par la suite mon père accepta de garder avec d’autres personnes, le pont qui enjambe le fleuve. Il faisait équipe avec une autre personne du nom




« d’IRRIGOEN » ; aujourd’hui encore je me demande de qui, ou contre qui, fallait-il garder ce pont ? Ligne de démarcation peut être ?

La municipalité de l’époque, et, cela sera confirmé par la suite, s’avérera très « pétainiste », Collaborationniste avec les troupes d’occupation. Au sujet du pont, les autorités allemandes craignaient peut-être, que la résistance fasse sauter ce pont ; surveillance dérisoire à mon avis.

La mairie « d’URT »(petit village a 15 kms de Bayonne) distribuait des tickets de rationnement pour le pain la viande et le savon. La vie devenait de plus en plus dure pour tout le monde.


Mon frère et moi fréquentions l’école du village, qui était sous la responsabilité de M. et Mme MAISONAVE, dans les classes la photo du Maréchal trônait en bonne place et nous apprenions à le sanctifier par la chanson : MARECHAL NOUS VOILA LE SAUVEUR DE LA FRANCE ...... pauvres de nous, on était loin de se douter ! Nous avions pris l’habitude de négliger le port de l’étoile jaune, on s’était installé « dans la vie de tous les jours ». Intégrés au village ou du moins le croyait t-on. a tel point que pour donner un peu plus de vraisemblance et oublier notre statut de juifs, mon père avait accepté notre participation au patronage dirigé par des ecclésiastiques, souvent nous assistions à des séances de cinéma.


Le marché Noir était prospère en ces périodes de restrictions. Je me souviens à ce propos que mon père, aidé de mon oncle BOUSTINGORY, abattaient des veaux dans notre cave à l’aide d’une masse. Je fus traumatisé par ces événements, mais il fallait vivre, et trouver de l’argent.

Les viandes dépecées étaient ensuite emballées puis stockées dans des valises et convoyées, par ma mère, par le train vers Bayonne pour y être vendues au marché noir. Elle prenait des risques permanents car bien sur strictement interdit.

Était également fabriqué dans certaines fermes, du pain à base de maïs et de lait qu’on appelait « METURE »(farine de maïs et lait ) ce n’était pas très bon, mais ça remplissait le ventre. J’allais souvent à la ferme de mon oncle BOUSTINGORY qui se situait sur les bords de l’ADOUR pour leur emmener de l’argent, fruit du marché noir, à partager entre les deux familles. J’aimais beaucoup cette petite mission, fier de la confiance que mon père me donnait ; je pris goût à ce parcours au bord du fleuve communément appelé Chemin de Halage en souvenir des chevaux qui autrefois l’empruntaient pour tirer les péniches.

Je ne puis m’expliquer aujourd’hui ce goût particulier pour l’école buissonnière, même que de temps en temps j’entraînais de force mon frère. Je pense que je n’aimais pas l’école et me cherchais un divertissement sur les bords du fleuve.

La baignade mon passe temps favori a failli tourner au mini drame, lorsque au cours d’une de mes baignades et à la marée montante, le porte monnaie avec de


l’argent, que m’avaient confié mes parents, ainsi que mes vêtements qui étaient sur la berge, furent emportés par le courant toujours assez fort lors des marées montantes et descendantes du fleuve. Nu comme un ver, que faire ! Une péniche amarrée non loin delà, me fut salutaire pour me cacher momentanément. Puis fatigué, je finis par m’endormir caché au fond de la péniche sur un tas de sacs de pommes de terres. Ce qui n’était pas prévu s'est que la péniche quitte le quai pour convoyer ses marchandises en direction de « Peyrehorade ».(petite ville sur les bords de L'adour)

L’on me trouva le lendemain endormi sur un tas de pomme de terre , alors que mes parents et la gendarmerie ;Affolés me cherchaient partout. Rentré à la maison, j’échappais à la correction et la perte du porte monnaie fut pardonnée.


Souvent nous allions à la ferme de mon oncle attenante au château ELISALDE. (Depuis disparu, partie en fumée ). L’environnement de la ferme était très rustique comme beaucoup de fermes au pays basque. Insouciants des événements qui nous attendaient ; les rencontres à la ferme avec nos cousins étaient enrichissantes par son milieu rural-citadin. Nous découvrions un milieu campagnard très pauvre.


Très peu de temps après notre installation au village, quelle ne fut pas notre surprise de voir arriver les troupes Allemandes qui s’installèrent à leur tour à coté de la mairie. Nous étions très inquiets, mais « pas de panique » disait mon père, il sera encore temps d’aller en zone libre !......


Les Allemands s’entraînaient aux combats, par des simulacres d’attaques, aux environs du village et sur la place de ce dernier, ou nous habitions. Je me souviens de cet hiver 1942 où il faisait assez froid, couchés dans la neige, les Allemands en exercices, tiraient avec des balles à blanc.

Suite à ces entraînements intensifs, Ce que je n’avais pas prévu s'était, que je recevrai une balle au pied gauche. La balle heureusement ne m’a pas occasionnée une grande blessure, le cuir de ma chaussure m’a bien protégé, et quitte pour une petite frayeur, encore aujourd’hui la cicatrice est bien apparente ;imprudence

d'enfant bien sur..


Au mépris du danger, mes parents cachaient de temps en temps des personnes qui voulaient passer en Espagne voire même des officiers anglais. Ils ne restaient pas plus de deux ou trois jours chez nous, mon père n’en parlait jamais et surtout pas de bavardages à l’école disait il.

Un jour n’ayant pas d’école j’étais avec mon père dans la petite cabane à coté du pont « d’URT « quand un avion Allemand un Messer shmitt (avion de chasse ) est passé au-dessus du pont, son moteur avait des ratés. Je le vis très vite perdre de l’altitude pour finalement tenter un atterrissage forcé de l’autre coté du fleuve dans une zone un peu marécageuse, nous entendîmes un grand bruit l’avion s’était « craché ».

Très peu de temps après une voiture Allemande est venue à l’entrée du pont. Un officier Allemand nous demanda si nous savions où l’avion était tombé. Machinalement, je pointe mon doigt dans la direction approximative du « crash » . L’officier demanda l’accord de mon père pour que je l’accompagne dans sa voiture, ce que je fis sur-le-champ.

Le fleuve traversé, nous arrivâmes très vite sur les lieux de l’accident. Nous aperçûmes l’avion de chasse à 200 mètres de là où nous étions ; de loin je vis que le pilote avait réussi à sortir de sa carlingue, et par la suite, prés de lui, je vis également,qu’il saignait d’une main, malgré cela il n’était pas en trop mauvais état, il put dialoguer avec l’officier Allemand .


En classe le lendemain j’étais assez fier de raconter mon aventure à mes petits camarades.


Quelques jours plus tard je sus par mon père que l’avion avait été récupéré par les Allemands, chargé sur un camion, puis dirigé vers Bayonne.


Peut-être que ce jour là était née, dans ma tête, ma passion pour le monde de l’aviation.






CHAPITRE 3





DE L'ECOLE OU NOUS CHANTIONS : MARECHAL NOUS VOILA ! ;

PUIS : LA PRISON DE BAYONNE ET LES CAMPS DE MERIGNAC ET DRANCY




C’est fin septembre 1943,ou début octobre je ne me rappelle pas exactement le jour, nous étions à l’école mon frère et moi quand en plein cours, la porte de la




classe s’est ouverte sur deux officiers Allemands accompagnés d’un civil ( identifié par la suite comme étant de la sinistre » Gestapo ) » de Bayonne.


La date d'arrestation est relevée sur les pièces a convictions fournis par les archives nationale ,arrestation a URT le 28 septembre 1943 ;pas de souvenir exact de ce jour fatidique de notre arrestation a l'école de la république .


L’homme en civil s’adressant à la maîtresse de classe demanda de lui designer les deux enfants LEVY, ce que fit la maîtresse en nous montrant du doigt. L’homme nous ordonna de le suivre, ce que nous fîmes très inquiets, dehors, au-delà de la cour de l’école, une traction avant » citroen » nous attendaient. Le trajet de l’école à la maison ne fut pas long ; une autre voiture « citroen » stationnait devant le portail d’entrée de la maison, à l’intérieur de la voiture, deux Allemands en uniformes ,et debout à coté de la voiture deux autres allemands fumaient une cigarette.


Dès notre entrée dans la maison, suivis des Allemands, nous vîmes notre mère qui pleurait, mon père livide préparait deux valises ; alors je compris que nous partions. L’homme de la « Gestapo » dans un très mauvais français dit à mon père et à ma mère : ne prenez qu’une couverture par personne et un peu de linge de corps, vous nous remettrez également, toutes les clés de la maison.( A la libération confirmation sera faite que c’est la municipalité qui nous a donnée aux Allemands, pas glorieux!!! )


Dehors déjà, sur la place du village, quelques personnes observaient impassibles, notre arrestation. Très vite une fois embarqués dans une des deux voitures nous partîmes en direction de Bayonne, distant environ de 15 kilomètres. Nous arrivâmes à la prison du château Neuf au Grand Bayonne.

Pour la première fois de ma vie j’étais en prison à l’âge de 9 ans et là, dans une cellule, des jours durant je pense, ce fut l’angoisse et l’incompréhension, personne ne nous informait sur notre avenir, pas grand chose à manger, si ce n’est qu’une mauvaise soupe accompagnée d’un morceau de pain. De plus, il faisait froid dans la cellule, ma mère avait toujours des larmes qu’elle essayait de nous dissimuler.

Un jour, au matin, un soldat Allemand nous demanda d’être prêts à partir pas plus d’informations. Dans l’après midi nous partîmes tous les quatre encadrés par deux Allemands armés, en direction de la gare de Bayonne. Nous traversâmes à pieds le grand pont qui enjambe l’Adour.

Pas de souvenir notable de cette traversée de Bayonne. Indifférent aux passants, ma tête était vide et incapable de raisonnement, j’étais inquiet parce que mon frère avait du mal à suivre le pas, les deux Allemands qui encadraient nos parents nous, nous étions derrière eux.


Arrivés dans le hall de la gare, des gens nous regardaient, habitués peut-être, mais l’étoile juive cousue sur nos vêtements les avaient tout de suite édifiés. Peut être simplement pensaient-ils : OH! ce ne sont encore que des JUIFS......Les départs de juifs vers une destination inconnue étaient devenus affaires courantes.

Alors que nous attendions sur le quai le train, mon père demanda à un des Allemands si l’on pouvait avoir quelque chose à boire et si l’on pouvait également aller aux toilettes ; ce qui fut fait chacun son tour, accompagné d’un soldat. Avant de monter dans le wagon une dame de la croix rouge est venue nous apporter à chacun un gobelet de » Viandox « (petits cubes de soi disant soupe) bien chaud, pas très bon mais faute de mieux ça nous a réchauffé.


Le trajet en train m’a paru assez long, nous avions un compartiment uniquement pour nous et les deux gardes. Arrivés en gare de Bordeaux nous descendîmes du train. Je me souviens du vent glacial et du froid intense qui nous a saisis. Dès notre sortie de la gare, un camion allemand nous pris en charge immédiatement

et destination le camp de Mérignac où nous entrerons je pense ,début novembre 1943; à la section des internes raciaux. Le camp en fait, était divisé en deux parties les RACIAUX d’un coté les POLITIQUES de l’autre.

Quelle ne fut ma surprise de ne plus voir d'allemands dès notre arrivée au camp. Immédiatement nous fûmes pris en compte par la direction du camp sous responsabilité de gardes mobiles Français ; les allemands avaient momentanément fini leurs missions et disparus du circuit.


Pour mémoire, le Camp de Mérignac situé en GIRONDE, était sous la responsabilité de la préfecture et en étroite collaboration avec le cabinet du PREFET de l’époque, Maurice PAPON. (condamné depuis a la prison)

On nous installa dans une baraque au fond du camp près des clôtures en fils barbelés et palissades en bois. Plusieurs miradors équipés de projecteurs surveillaient le secteur et le périmètre du camp. Dans le baraquement il y avait beaucoup de monde, 80 personnes environ s’entassaient à l’intérieur, femmes, vieillards et enfants de tous âges, de toutes conditions sociales. Certains couchés sur des lits en bois à deux étages nous regardaient d’un air triste, d’autres personnes portaient de très beaux habits, manteaux de fourrures et belles chaussures. J'avais en face de moi, un échantillonnage des classes Juives bourgeoisie, commerçantes et ouvrières du sud de FRANCE.

L’ambiance était lourde et angoissée, j’ai toujours en mémoire la mauvaise odeur qui régnait dans cette baraque équipée d’un poêle mais, sans feu. Malgré le monde qui y vivait entassé, il faisait quand même assez froid à l’intérieur.




A notre entrée, nous fûmes, immédiatement pris en charges par un juif chef du « baraquement » qui avait pour mission de nous trouver une place, ce qui ne fut pas facile du tout (l’on devient égoïste dans un univers carcéral) avec gentillesse, certaines personnes sont venues vers nous pour savoir d’où nous venions et avoir peut être des renseignements extérieurs sur la situation. Mon père rencontra des connaissances de Bayonne qui étaient là depuis deux mois.

Étaient internes avec nous, des juifs de tout milieu social, des médecins des professeurs de l’enseignement, des commerçants, etc....

Pour nous tous, la vie s’organisa au fils des jours, le plus difficile était de se procurer du savon pour se laver. L’eau était glaciale et nous n’avions que très peu de possibilité de faire notre lessive, quelques cordes tendues au-dessus des « châlits » en bois, permettaient de sécher un peu de linge de corps. L’on pouvait écrire des lettres à l’administration, à la famille ou à des amis. Ces courriers, lettres ouvertes, censurés par la direction du camp, ne devaient pas franchir le seuil du camp.


Nous les enfants du baraquement on jouaient dehors insouciants de l’avenir. De temps en temps l’on entendait les vrombissements des avions B26 qui venaient bombarder les raffineries de pétrole, non loin delà à l’embouchure de la Gironde. Le ciel était constellé de petits nuages blancs et bruns qui survenaient autour des bombardiers, les canons de la FLAG Allemande ne restaient pas inactifs. Les chances de toucher un avion était très faible vue l’altitude élevée des B26. Je me souviens d'avoir entendu des adultes dire que peut-être ce serait une bonne chose si nous étions bombardés.

Tous les matins on avait droit à l’appel en présence d’un responsable du camp, devant chaque baraquement. Certaines familles ou personnes seules étaient désignées comme devant se tenir prêts à partir, jamais la destination n’était révélée. A ses départs venaient s‘ajouter de nouveaux arrivant. Le 30 décembre 1943 ce fut notre tour avec d’autres internes d’être désignés pour partir.....vers quelle destination ?.....


Au matin du 31 décembre 1943 ce fut l’embarquement dans des camions pour la gare de BORDEAUX.

Curieusement à l’inverse de mon voyage de Bayonne vers le camp de Mérignac, j’ai très peu de souvenir en ce qui concerne ce voyage entre le camp de Mérignac, et Paris ; aussi je ne retiendrais que notre arrivée au camp de DRANCY le 31 décembre 1943 dans la soirée.

Descendus des camions, les soldats Allemands qui nous accompagnaient nous bousculèrent vers un baraquement qui était entouré de bâtiments disposés en fer à cheval genre H.L.M non terminé a l'époque et qui était en somme le camps de DRANCY .




C’est en file indienne que nous attendions d’être enregistrés, on commençait à en avoir l’habitude. Assis à une table disposée en longueur, se tenaient des personnes en civil, un médecin Allemand, des responsables Juifs des blocs, deux dames de la Croix Rouge Française et un sergent Allemand. A l’écart un officier Allemand semblait surveiller la scène. Cet officier Allemand fut remplacé quelques mois plus tard par Aloïse BRUNER (condamné par contumace à perpétuité par la Grand cour de Justice de Paris le 2 mars 2001).


Mes parents furent dépouillés de leurs bijoux et le peu d’argent en leur possession. Une visite des valises déjà en piteux état; fut faite par un des soldat Allemand qui nous avait accompagnés depuis Bordeaux. S’ensuivit un contrôle médical sommaire par le médecin Allemand. Mal habillé j’avais très froid. Mon frère n’arrêtait pas de pleurer qu’il avait faim, une boite de conserve de thon nous fut distribuée par les dames de la Croix Rouge mais rien pour les ouvrir.


Nous fûmes affectés au bloc N°3 du camp au deuxième étage. Là comme à Mérignac beaucoup de monde dans une grande pièce genre dortoir, femmes, enfants, vieillards tout le monde s’entassait sur des lits en mauvais état. Je retrouvais encore les désordres que j’avais connus à Mérignac, mais plus sale, et, beaucoup plus de gens malades. Je sus par la suite que mon père reconnu par la direction du camp comme étant un manuel fut affecté à la réparation des lits et autre matériel vital pour le camp. Avec le recul du temps, je pense que c’est ce qui a retardé son départ pour l’Allemagne.


Tous les matins nous avions, appel général dans la grande cour du camp. Étaient sélectionnés par les Allemands les internes qui devaient partir pour l’Allemagne soit disant travailler. Mais un doute terrible, ajouté à des rumeurs d’extermination des juifs en Allemagne, persistait parmi les intellectuels du camp. De plus, pour étayer cette hypothèse, la question se posait : pourquoi des vieillards et de très jeunes enfants étaient du voyage ? En partant de cette hypothèse terrible, rester au camp devenait la préoccupation majeure pour tout le monde.

Deux semaines se passèrent ainsi jusqu’au 12 janvier 1944 où très tôt le matin, notre mère nous réveilla. Très fébrile elle nous indiqua que nous allions sortir du camp sans notre père ; elle s’employa dans le même temps, à découdre nos étoiles juives de nos vêtements.


Avec la complicité de médecins juifs peut-être.. ? En accords avec les autorités Allemandes ? Faux extrais de baptême ? .Je n’ai jamais pu savoir exactement le motif de notre libération. j’appris plus tard, que certains avaient été libérés pour les raisons suivantes : Moins de 18 ans, les handicapés, les grands malades comme notre mère par exemple et que même certaines personnes auraient échappé à leurs destins funestes en ayant eu la chance d’avoir été déplacés pour des soins à l’hôpital ROTHSCHILD.

Ce qui était important pour nous c’était notre liberté. Nous sortîmes, par une porte dérobée et très vite ce fut presque la course pour s’éloigner du camp. Je fus saisi par le froid glacial qu’il faisait hors des murs de DRANCY grelottant de froid je ne me sentais pas bien je toussais de plus en plus. Enfin nous étions libres mais je ne pouvais m’empêcher de penser à mon père, resté à l’intérieur du camp, et en marchant dans les rues de Paris ce matin là, j’avais du mal à contenir mes larmes. Sans sauf conduit et papiers d’identités je me demande comment l’on a pu arriver à la gare d’Austerlitz. Il y avait des Allemands partout, le risque de ce faire reprendre était grand. Enfin notre destination ne pouvait être que celle de Bayonne. Se cacher, soit dans la famille ou chez des amies, était la première de nos préoccupations. Notre mère avait heureusement réussi à cacher dans les épaulette de son manteau , un peu d’argent cela nous fut très utile pour prendre des billets de train. Après une nuit de voyage agitée avec l’angoisse d’être contrôlés, nous arrivâmes enfin en gare de Bayonne.


Du grand hall de gare et à partir d’une cabine téléphonique notre mère essaya de rentrer en contact avec sa famille. Peine perdue personne ne voulait nous recevoir, nous étions dans un moment de détresse maximum, rejetés une fois encore. S’installer à l’hôtel était dangereux, aussi sur les conseils d’une personne de l’armée du salut, nous fûmes orientés vers le bureau de l’institution SECOURS NATIONAL. Là, un contact fut établi pour avoir deux places dans un sanatorium à « Biodos « (centre pour gens malades des poumons)dans les LANDES. Il devenait urgent de me soigner car ma santé était mauvaise, je continuais a avoir des quintes de toux de plus en plus fréquentes. Il fallait se rendre à l’évidence nous devions nous séparer et vite se cacher.


Notre mère en attendant habiterait chez une amie quelque part en ville a Bayonne.









CHAPITRE 4



ENFANTS CACHES


Trois mois passèrent ainsi, nous, dans ce Sanatorium(BIODOS); notre mère quelque part en ville de Bayonne. Au sanatorium le personnel était d’une gentillesse extrême avec nous. J’avais été fragilisé au niveau des poumons, je rechuterai plus tard lors de mon service militaire en 1957, bien soigné cela ne restera plus qu’un mauvais souvenir.


Nous n’avions pas fini de nous déplacer mon frère et moi après ces trois mois de soins intensifs. Aujourd’hui en analysant ce court instant passé dans les deux camps, (95 jours au total, prisons de Bayonne comprise ) je pense que nous avons eu beaucoup de chance. Au départ d’un processus planifié pour l’extermination des Juifs, nous avons souffert,de la la faim, ajouté a l’incertitude du lendemain les Maltraitances, seront supportées , avec l’insouciance de notre jeune âge ; Nous étions bien éloignés des réalités du moment.


Le 1 premier mai 1944, on nous a transférés du sanatorium de Biodos à l’orphelinat Agricole, 13 Avenue de « Buros « 64000 PAU (Pyrénées Atlantiques). Là, de nouveau, la vie fut assez difficile , mon frère avait des problèmes d’incontinence la nuit. Souvent le matin lorsque la religieuse passait sa main pour vérifier si ces draps étaient humides, il recevait des coups de ceinture, j’étais pour ma part très en colère contre cette sœur ....

Nous étions scolarisés dans l’établissement même, les résultats scolaires des débuts furent désastreux, donc pas de tableau d’honneur ni pour mon frère ni pour moi, on se sentait marginalisés. Nous avions tout les jours catéchisme et les sœurs disaient que bientôt nous serions baptisés, ce qui fut fait le 27 septembre 1944 (voir certificat de baptême n°106 en annexe). Nous n’étions plus des juifs impies qui avaient osé crucifier le Christ. Quel changement radical du comportement de tout le monde. Cela ma profondément marqué, car pour moi, je ne me trouvais pas particulièrement changé ou meilleur. Un mois plus tard nous étions au tableau d’honneur, je ne sais pas aujourd’hui encore, si j’étais plus motivé ou pas.


Début novembre 1944, pour des raisons qui me sont restées inconnues nous avons changé d’établissement, peut être à cause des Allemands qui, désorganisés, devenaient menaçants. On nous a déplacés au cœur du pays Basque dans un autre orphelinat, ( aujourd’hui ASSOCIATION NOTRE DAME DE JATXOU ,et maison d'enfants de la D.A.S.S).

Dans cet orphelinat, nous étions devenus des orphelins à part entière, une quarantaine d’enfants environ vivaient dans cet établissement. Nous n’étions pas


enregistrés dans le cahier d’effectif de l’orphelinat, pour des raisons de sécurité comme le note la religieuse sœur St Jean dans son témoignage . Les Allemands étaient encore dans le village, malgré les événements

qui commençaient à tourner mal pour eux en cet automne 1944.


Nous allions à l’école du village à pieds, bien souvent sans chaussures ( il n’y en avait pas pour tout le monde ). Il nous arrivait de temps en temps de croiser des Allemands de la garnison du village. Dans mon fond intérieur, j’étais devenu indifférent à toute éventualité d’être repris par les Allemands. Je souffrais surtout du manque de nouvelles de nos parents, les jours passaient et rien, que va t-on devenir ? Quel sera notre destin ?.....


En classe, j’étais devenu très agressif au point de jeter un encrier à la tête de l’instituteur qui ne manquait pas une occasion de me persécuter sans raison.

Les fils de paysans à la recréation mangeaient de gros morceaux de pain avec de l’omelette, j’étais envieux à vrai dire, pourquoi eux mangeaient-ils à leur faim et pas nous ? Nous étions quant même très rationnés à l’orphelinat.

Au sujet de la nourriture nous avions pris l’habitude mon frère et moi, lorsque nous étions au dortoir, et très tard dans la nuit, d’aller chaparder dans le saloir, qui se trouvait aux cuisines, des couennes de porc. C’est dans notre lit, et durant une bonne partie de la nuit, que nous mordions dans ces couennes de porc pour en extraire le gras, pas question de respecter la « cachroute » interdiction de manger du porc chez les Juifs . Mais mal nous en pris. Le pot au rose fut découvert, nous fûmes prives lors des repas du dimanche, des petits extra qui étaient l’amélioration de l’ordinaire, par un peu de foie de génisse. La punition fut sévère : corvées, tel que vider la fosse d’aisance, se lever à 4 heures du matin pour aller à la chapelle, et bien d’autres brimades.

La « galle » du pain comme on l’appelait à l’époque, c’était répandue parmi nous, savon noir pour tout le monde et crâne rasé, car on avait des poux.

Notre vie à l’orphelinat était partagée entre l’activité scolaire et les activités liées au droit qu’avaient les orphelins d’aller glaner les champs de blés, ramasser des cerises, le bois morts et dénicher certaines espèces d’oiseaux nuisibles, qui montrés en mairie du village, nous valaient un peu d’argent pour l’orphelinat. Personnellement, j’avais été désigné pour aller tous les jours à l’église du village pour servir la messe. En tant que enfant de cœur j’avais droit à quelques pièces d’argent que je remettais aux sœurs, mais surtout droit à une bonne assiette de soupe prise à la cure du presbytère du village. L’hygiène à l’orphelinat était, par manque de moyen, pratiquement inexistante, très peu de savon pour se laver. J’appris incidemment et quelques années plus tard, que la bienfaitrice de l’orphelinat était Madame RICHELET des laboratoires du même nom qui se trouvait à Bayonne.


Vers le mois de mai 1945, les Allemands quittent le village, mais pour nous la vie à l’orphelinat continuait. Les mois passèrent ainsi jusqu’au jour, où suite à un courrier, la mère supérieure de l’orphelinat, vint nous annoncer à mon frère et moi, que nous allions quitter l’orphelinat, notre père revenu des camps viendrait nous chercher.

Ce fut une grande joie, quand quelques jours plus tard, nous aperçûmes dans la pénombre du parloir et, après presque deux ans d’absence, notre père. Il était, là devant nous, très maigre, un pale sourire aux lèvres, il nous embrassa très fort.

Dehors de l’établissement, encore une autre surprise nous attendait, notre Père était venu nous chercher avec une remorque attelée à un vélo pour nous transporter. Nous étions en septembre ou octobre 1945 pas de souvenir exact du mois. Le retour sur Bayonne, et surtout la joie de quitter l’orphelinat est resté pour moi un grand événement. On chahutait à l’arrière dans la remorque et notre père rouspétait, que s’était bon d’entendre sa voix, nous n’étions plus orphelins enfin !....

Vers sa fin de vie , et âpres la disparition de notre Mère je le vis de temps en temps ;Remarier il vivait a Bagnol-sur-Ceze , ( il ne pouvait vivre seul ) il n'était pas heureux ,un peu introverti comme nous l'étions tous dans notre famille ,il ne parlait pas beaucoup et, hoché la tête de temps en temps .

Au regard du passé ( les souffrances de notre MERE ) j'avais pris un peu du recul dans nos fréquentations, aujourd'hui je regrette .

La veille de sa mort j'étais présent a son domicile a Bagols-sur-Ceze

Beaucoup de détresse toujours dans ces cas là ,il avait beaucoup de mal a respiré

(cancer du fumeur ) La fin était proche, Alors la un événement assez curieux

me laissera pantois ,stupéfait dirais-je ,il me demanda de regarder par la fenêtre ,si sa voiture était toujours là ; Je lui confirmé , elle était toujours là.. et là encore il me dit qu'il faudrait faire la vidange du moteur de sa voiture (une Simca blanche ) puis il ajouta :tu sais mon fils j'ai quant même bien profité de la vie (il faisait allusion a ses conquêtes ) Ce sont les dernières paroles de sa part, que j'entendrai ;j'étais a ce moment là un peu triste; j'aurais aimé d'autres regrets de sa part .

IL décédera dans la nuit du vingt Avril 1978 .


LA VIE CONTINUE


Avec le recul du temps, et aujourd’hui encore, je pense que nous avons malgré

tout eu beaucoup de chance d’avoir échappé à un destin funeste. Il n’en est pas moins vrai que rien ne serait plus comme avant dans ma tête..




CES EVENEMENTS CE SONT PASSES BIEN PLUS TARD

Juste retour des choses de la vie;

Des les années 2000/2001 j'entrepris des démarches auprès de l'institution DU COMITE FRANCAIS POUR YAD VASHEM , PARIS ; ( sous la responsabilité de L'enquêteur de l'époque Mr .LOUIS GROBART ); afin d'obtenir la Médaille des Juste,pour sœur Saint-Jean UTHURRIAGUE ; en charge à l'époque de nous enfants Juifs pendant la guerre 1944/45 ,et cachés a L'orphelinat de jatxou.

La procédure durera trois longues années ayant pour cause a défendre la différence de notre passage des orphelinats AGRICOLE devenue depuis l'établissement Joyeux Béarn 13 avenue de « Buros » a PAU (Pyrénées atlantiques ) et l'Orphelinat de JAXTOU a côte « d'ustarriz « et Cambo-les-Bains ( pays basque ).

Je m'explique:

Toujours dans le soucie d'exactitude de mon narratif ;Javais fournis au Comité Français Pour YAD VASHEM des informations comme quoi mon Frère avait eu a souffrir de maltraitance de la part des religieuses de l'orphelinat Agricole de PAU (incontinence de nuit ) tout les matins il avait a subir de la part d'une religieuse ,des coups de ceintures .

L'acharnement me paraissait d'autant troublant que nous n'avions a l'époque pas encore été baptisés ; JUDA tu a trahis tu doit payer...

Aujourd'hui j'en arriverais presque a penser a la flagellation du CHRIST .


LE JEUDI 13 DECEMBRE 2001 (Cambo-les-bains) Sœur Saint-Jean UTHURRIAGUE .Recevait :du Consul Général D'ISRAEL de Marseille en présence de M. Mizrahi président du comité français Yad Vashem la MEDAILLE DES JUSTE et en présence de nous tous bien sur. (elle est hélas; décédée depuis )


Un article dans la presse locale , relatera c'est évènement très important pour moi ; la Médaille reçu par Sœur Saint -Jean était gravée de cette inscription :


QUI SAUVE UNE VIE SAUVE L' UNIVERS TOUT ENTIER















CHAPITRE 5



L’APRES GUERRE ! 1945/46


La famille réunie de nouveau, les retrouvailles avec notre mère déjà très malade, fut un souvenir inoubliable. Maintenant il fallait réapprendre à vivre ensemble, reconstruire notre vie.


L’on s’installa en location dans une maison à ANGLET CHAMBRE D’AMOUR route de Ourticq. ( commune d'Anglet cinq cantons ) J’étais surpris d’entendre le grondement des vagues de l’océan, nous étions à vol d’oiseau, à un ou deux kilomètres de la plage, pas facile de dormir avec ce bruit les premiers jours.

Nous étions deux familles à habiter cette maison qui était partagée en trois parties : trois pièces pour nous, deux pour nos voisins CAPDEVILLE avec leurs trois enfants. La dernière partie de la maison était inoccupée avec trois pièces. Pas de toilette dans la maison seulement des latrines au fond du jardin heureusement, nous avions l’eau courante au robinet. La vie reprenait tout doucement car les moyens financiers étaient pratiquement inexistants. Je pense que pour « tenir le coup » mes parents avaient reçu un peu d’argent des comités d’entraide aux internés.


Mon père réussit à obtenir moyennant un loyer très modeste, la location du troisième logement de la maison où nous étions. Il put à partir de ce moment là, bricoler des vélos et des motos. Cette période d’après guerre laissait la France, sans matière première, une économie à genoux; pas de pneumatique pour les vélos, les motos et encore moins les autos. Si ce n’est, d’avoir quelques combines auprès des soldats Américains qui d’ailleurs commençaient à s’installer à Biarritz et Bayonne en ce début de 1946. J’aidais mon père à confectionner des pneus à partir de rondelles en caoutchouc rouge que l’on prélevait sur les bouteilles de limonade ou autres, puis comme elles étaient percées au milieu, on les enfilait l’une derrière l’autre au travers d’un fil de fer, ce qui nous permettait d’obtenir, après ajustement sur la jante du vélo, l’équivalent d’un pneu plein. Bien souvent le

fil de fer cassait, alors c’était la déroute des rondelles de caoutchouc, avec bien souvent, une chute de vélo à la clé !.

Avec ce petit boulot, de réparation de vélos et motos, mon père gagnait un peu d’argent, ce qui nous permettait de survivre.



Nous allions mon frère et moi à l’école du quartier des cinq cantons. Quelle ne fut pas notre surprise de retrouver dans ce grand établissement scolaire le jour de notre inscription, nos anciens maîtres et maîtresses de classe que nous avions à URT, à savoir madame « MAISONAVE ».

Ma scolarité reprise, après les camps et l’orphelinat, fut assez perturbée par des manifestations antisémites de certains élèves. Pour la première fois je commençais à ressentir les effets de certaines allusions sur mes origines, ce qui bien souvent se terminait, à la sortie de l’école, par des bagarres. J’en avais pris l’habitude d’autant plus qu’avec le temps cela m’aguerrissais. J’arrivais à mieux me défendre. De retour à la maison, mes vêtements en lambeaux me valaient encore les réprimandes de ma mère.


Bien souvent je m’interrogeais, pourquoi cette haine entre enfants ?

Quelle différence y avait-il entre nous ? Bref, nous subissions encore une fois de plus, et d’une autre manière la culpabilité d’être enfants Juifs, alors que nous avions été baptisés. Qu’est ce que j’avais encore à me reprocher ? Et oui bien sur, rien n’efface mes origines, il me restait mon nom « LEVY » comme inscrit au beau milieu de mon front, devais-je avoir honte de mon nom ? De toute évidence en ce qui me concerne j’étais quand même loin d’éprouver des sentiments paranoïaques, mais plutôt une fatalité de mon existence.


Je n’aimais plus l’école, et mon frère encore moins. La seule chose que j’aimais bien dans le fond, c’était de jouer à la pelote basque pendant les recréations. Des matchs inter-scolaires étaient organisés dans la catégorie des minimes. Je reste convaincu à ce jour que le sport est le meilleur rempart contre la différence de race et de religion.

De temps en temps nous allions mon frère et moi au patronage faire du sport. On s’était lié d’amitié avec les enfants de nos voisins CAPDEVILLE. Gérard l’aîné qui avait 16 ans, avait quitté l’école et apprenait à conduire un camion chez un monsieur qui marquera par la suite un peu ma vie. Ce chauffeur de camion qui avait des mœurs un peu bizarres pour un homme marié, me proposa un jour, d’aller avec lui faire un tour avec son camion pour soi disant m’apprendre à conduire. Ce fut un mauvais jour pour moi, car assis sur ces genoux, je tenais le volant du véhicule, profitant de mon engouement pour la conduite il se manifesta par un début d’attouchement. Surpris et furieux j’ai ouvert la portière coté

chauffeur puis, j’ai bondi hors du véhicule. Je m’étais fait mal et de plus assez loin de ma maison, 5 kilomètres à parcourir à pieds, dans les pinèdes de CHIBERTA (Anglet cinq cantons ). Je regagnais meurtri mon domicile en me jurant que je ne retomberai jamais plus dans ce piège.



Pas un mot à la maison de cette agression. C’était fini, j’étais devenu très méfiant envers les adultes et les étrangers. Les mésaventures de ce genre étaient monnaie courante chez des enfants de nos âges. Je fus malgré moi et encore une fois, abusé par un peintre qui voulait faire mon portrait. Devant l’insistance de mes parents, j’ai cédé à contre cœur et le scénario que je craignais s’est de nouveau reproduit.

Cette fois ci mes parents en furent avertis. Je ne vous dis pas de quelle manière ce monsieur est reparti de chez nous lorsqu’il est venu récupérer son vélo à moteur en réparation. Pour terminer ce chapitre pitoyable sur les homos, nous apprîmes par la suite que mon agresseur, le chauffeur de camion avait eu des attouchements sur une fillette de 6 ans. Cela fit beaucoup de bruit dans le quartier, il fut condamné par la justice à trois ans de prison.


La sœur jumelle de ma mère GABY, avait deux filles du même âge que mon frère et moi. Elles venaient nous visiter à ANGLET CINQ CANTONS, avec leurs parents, c’était les seuls que nous fréquentions de la famille SAUBADINE. Mon oncle Robert LOPEZ était maître bottier à Bayonne, je pense qu’ils avaient beaucoup plus de moyens financiers que nous. Bien souvent mon frère et moi profitions des chaussures que nos cousines ne voulaient plus. Je ne vous dis pas le martyr à porter ses chaussures qui n’étaient pas à notre pointure. Et de plus, nous étions avec ces chaussures de fille la risée des enfants du quartier.

Les samedis j’allais avec mon frère au golf de BIARRITZ pour me faire embaucher comme « caddie » et porter les cannes de golfs. Avec 18 trous à parcourir, c’était harassants, mais cela nous permettait d’avoir un peu d’argent de poche.

Nous avions pris l’habitude de vendre les balles de golf, que nous trouvions le soir sur les parcours, aux militaires Américains qui venaient jouer. L’échange était possible également contre des cigarettes ou du chocolat très rare à cette époque d’après guerre..


En juin 1948, eurent lieu les épreuves du certificat d’étude. Mon frère hélas ne put se présenter à l’épreuve, donc pas de diplôme, en ce qui me concerne, ce fut de justesse et bien plus tard. Pour mon certificat d’étude mon père m’a offert un beau vélo qu’il avait lui même refait à neuf, j’étais fier de ce cadeau, mais un peu gêné par rapport à mon petit frère.



Souvent le samedi j’enfourchais mon vélo pour aller à Bayonne chez mes grands parents qui étaient revenus de la zone libre pour occuper à nouveau leur appartement rue du Capitaine PELLOT. La traversée du pont St ESPRIT, me rappelait le jour où en 1943 à notre sortie de prison nous avons traversé à pieds ce même pont, encadrés par les Allemands.


Rue du Capitaine PELLOT, j’aidais mon grand père à scier du bois. Le midi nous prenions le repas ensemble, au menu ;morue salée, pommes de terres et poulet rôti, le soir retour a la maison à ANGLET (municipalités en bord de mer a coté de Biarritz).


En septembre 1948, je fus, avec l’accord de mes parents, et après consultation de conseillers pédagogiques de l’éducation nationale, orienté vers un centre d’apprentissage à coté de PAU. Je passerais trois ans en internat sans pouvoir partir la plupart du temps en vacances comme les autres élèves. Nous étions deux à rester au centre, un élève de l’assistance publique et moi. Pour les grandes vacances, je quittais le centre d’apprentissage à vélo, direction Anglet.

Au cours de ces années d’internat la vie au centre était partagée entre les études et un peu de sport. Là aussi, il m’est arrivé d’avoir des problèmes avec certains élèves, à croire que vraiment, j’étais marqué par le destin du Juif expiatoire. Traité de « YOUPIN » au cours d’un repas, j’ai boxé un garçon et coma pour ce dernier. Passage en conseil de discipline le jour même, et mis en quarantaine par la direction de l’établissement, je me trouvais encore une fois bien seul, décidément j’étais devenu le paria du centre.

Cet événement vite oublié, j ‘ai passé mon examen de fin d’étude avec mention en 1951. A la suite de cela on me proposa une place de maître d’atelier avec intégration à l’éducation nationale, que j’ai finalement décliné, j’en avais « marre »du centre d’apprentissage.


De retour à la maison, au début de l’été 1951, que je me suis trouvé un petit boulot saisonnier à l’hôtel Miramar de Biarritz comme commis sommelier.

La saison fut bonne et j’ai pu mettre un peu d’argent de coté ;parallèlement à ce travail, j’ai commencé à faire des démarches pour émigrer au CANADA, la demande était très forte à cette époque. Mes parents quoique inquiets sur mon avenir immédiat, n’étaient pas trop hostiles à ce projet. Donc ma décision fut prise et, ma saison terminée au Miramar, je pris le train pour Paris, début du mois de septembre 1951, afin de finaliser mes démarches à l'ambassade du CANADA.

Pour le voyage pas grand chose dans ma petite valise, si ce n’est un costume « pied de poule » noir et blanc de mon père, et nettement trop petit pour moi, mais c’était quant même mieux que rien.








CHAPITRE 6



PARIS 1951


Mon voyage à PARIS fut sans histoire, peut être un peu excité à l’idée d’être enfin maître de mon destin. Mon installation dans un hôtel rue des Tournelles dans le 12 ième arrondissement à coté de la place de Clichy, fut un pur hasard. L’hôtelier me proposa une chambre à partager avec une prostituée et seulement pour des raisons économiques, j’acceptais. L’occupation de la chambre à partir du soir 9 heures, au matin 10 heures, le reste du temps la prostituée disposerait de la chambre. Pas toujours pratique cet arrangement, mais en attendant mon départ pour Montréal je m’en accommodais, la journée je visitais Paris. Harassé, de courir dans Paris, de temps en temps le soir, j’entrais dans un des café DUPONT place de Clichy.

Railleries et quolibets étaient mon lot quotidien de la part des prostituées dès que j’empruntais la rue des Tournelles en direction de mon hôtel, j’en avais pris l’habitude et puis ce n’était pas méchant.


L’ambassade Canadienne tardait à me donner des nouvelles sur mon départ éventuel. Les jours passaient ainsi et je commençais à être à court d’argent, aussi il devenait urgent que je trouve un travail. J’en trouvais un aux galeries Lafayette comme manœuvre dans les sous-sols du magasin pour déballer le matériel, donc fini les balades dans Paris. C’est d’ailleurs au cours d’une de mes balades que j’ai fait connaissance avec une jeune fille Juive, cette rencontre finalement allait changer mon destin. Une invitation chez elle s’ensuivit, elle recevait pour une soirée beaucoup de jeunes d’origine juive et là encore une fois mon costume fit sensation, bonjour le ridicule. Enfin ce fut de courte durée, puis un jeune du groupe sympathisa avec moi, il s’appelait Gill SHOUMAN. Il travaillait pour le gouvernement Israélien et faisait partie des mouvements sionistes ABONIM. La discussion engagée, je lui fis part de mes projets d’installation au CANADA. De son coté il me donna quelques explications sur son travail qui consistait à former un groupe de jeunes Français Juifs et ensuite

après une petite formation, ce groupe partirait en ISRAEL dans un « Kibboutz » au nord du pays, en attendant d’avoir leurs « Kibboutz ». Je fus impressionné par cette aventure possible.

Ma décision fut vite prise, et après les formalités d’usage auprès de l’ambassade D'Israël a Paris je pris le train pour Marseille avec comme point de chute le camp du grand ARENAS ou j’étais attendu. Je restais quatre jours dans ce camps et là je vis beaucoup de gens comme moi en attente de partir pour ISRAEL. La plupart étaient des Juifs d'Algérie et c’est la première fois de ma vie que je voyais des émigrants Juifs. La surprise fut grande, pour moi qui venais du fin fond de mon pays Basque natal, de voir tous ces Juifs du MAGHREB parler arabe ou judéo arabe. J’attendais comme eux, l’embarquement pour ISRAEL, qui ce fit enfin le 7 mars 1952 sur le bateau « hartsa. » La veille du départ, je fus rejoint par Gill SCHUMAN. Je quittais Marseille, avec un pincement au cœur, car derrière moi avec ce départ j’avais l’impression 0h! combien d’abandonner tout le monde, d’effacer un passé bien triste. Je pensais à ce moment là à la phrase de DANTON ,qui disait lors de la révolution Française en 1789, l’on n’emporte pas sa patrie sous la semelles de ses talons. Une pensée pour ma mère gravement malade, mon petit frère seul. J’éprouvais quelque part, un sentiment de culpabilité. Habitué à la séparation depuis l’âge de quatorze ans, je ne me rendais pas bien compte peut être. Comme l’on dit partir c’est mourir un peu ! Sur le bateau la traversée se déroula normalement, ;je fis la connaissance de personnes très intéressantes, un prêtre qui se rendait en mission, à Notre Dame de France à Jérusalem, et un Rabbin. Ils étaient tous deux pensionnaires de la même cabine que moi, le Rabbin ne parlait pas un mot de Français, seulement Yiddish et Allemand, il m’était difficile de dialoguer avec lui. J’ai par contre souvenir des saucissons « cacher » qu’il faisait sécher sur des cordes dans notre cabine, cela me faisait sourire, l’odeur des saucissons ne m’était pas désagréable. Hasard du destin j’avais dans ma cabine deux représentants de l’autorité religieuse juive et catholique. Pour ma part ; Juif laïque ( malgré mon Baptême ), j’étais et le resterais certainement. Nous arrivâmes au port de « Haiffa » après six jours de mer. Ce fut un moment inoubliable dans ma vie, la vue de la terre Sainte, le port de Haiffa, cette vision, du mont » Carmel », gravée à jamais dans ma mémoire, beaucoup de personnes pleuraient. OUI ! nous avions un état JUIF ce, n’était pas un mirage mais bien une réalité, pour moi une nouvelle vie commençait.....















CHAPITRE 7



LA TERRE PROMISE


Les formalités d’émigrants accomplies, je ne resterais à » Haiffa « qu'une demi journée( port principal a L'époque d'Israël);puis Direction le nord D'Israël pour aller dans un kibboutz du HABONIM du nom de « Kfar-Hanassi ». Nous avons pris Gill Shouman, et moi l’autobus pour le « galil a heliom ». Le dépaysement était total, pendant le trajet j’entendais toutes sortes de langages que j’identifiais comme étant du Hongrois, du Roumain et de l'hébreu.

Le paysage était superbe, la route étroite, escarpée par endroits, après avoir traversé la ville de « Sfat » (petit village du nord d'Israël), nous sommes arrivés finalement en fin de soirée à » Roshpina » (village en Galilée nord d'Israël). Là, nous attendait une voiture genre « pic up » puis direction le kibboutz de « Kfar Hanassi »(nord d'Israël) distant environ de cinq kilomètres. Ce kibboutz essentiellement agricole était un point stratégique sur la frontière SYRIENNE.


A l’entrée de ce dernier une petite usine de fabrication de pièces pour tout ce qui touche à l’irrigation, la matière première était prise sur des épaves d’avions réformées de l’armée de l’air Israélienne. Dès notre arrivée, nous fûmes présentés au responsable du kibboutz; qui était d’origine australienne. Les civilités terminées, nous fûmes reçus dans un baraquement en bois dans une des chambres ou logeaient les filles, du groupe Français qui étaient au kibboutz depuis six mois. Un de ces moments dans la vie, très sympathique, nous étions six garçons et quatre filles la plupart d’entre eux, venaient de la région parisienne. Pour moi, plus de questions à me poser concernant l’appartenance des personnes. Juives elles l’étaient toutes donc nous étions, tous du même bord, les présentations furent faites. La première des chose décidé à mon égard par le groupe, fut de me donner un prénom en Hébreu, A la majorité, l’on me proposa DAN que j’acceptais avec joie. J’avais fait peau neuve !....

Nous couchions, nous les garçons, dans de grandes tentes de l’armée, un peu à l’écart du kibboutz, pas très confortables ces tentes mais j’étais heureux de me



trouver là. Le climat était assez humide car il pleuvait beaucoup et le fond de l’air vif. Nous étions quand même en altitude. Le lendemain matin nous nous rendîmes à la salle à manger commune. Là nous prenions nos repas avec tout le monde, environ cent cinquante personnes vivaient dans ce kibboutz. L’organisation du travail s’effectuait la veille, tout le monde dans sa spécialité contribuait à la bonne marche de cet univers, nouveau pour moi.



Un système de tours de rôles fonctionnait, pour les tâches que je qualifierai de domestiques, à savoir les travaux en cuisines, salle à manger, surveillance des petits enfants pour les femmes, etc.... les gardes de nuits étaient fréquentes, car nous étions très près de la frontière Syrienne. Les Syriens venaient de nuit, de préférence, nous voler du bétail. Lors de mon entretien avec le responsable des affectations au travail, il me demanda ma spécialité, mécanicien lui répondis-je, et bien demain matin prépare toi à partir au nord dans la région du lac de « HOULE » pour travailler dans la pisciculture. Ce fut mon premier travail en Israël. J’étais un peu déçu mais enfin l’on verra plus tard. Il est vrai que les relations étaient difficiles ( aux dires de mes amies Français) avec les anciens du Kibboutz d’origine anglo-saxonne, presque de l’indifférence, mais je pense que la barrière du langage y était pour quelque chose.

Le lendemain très tôt, quatre heures du matin et sans même avoir eu le temps de prendre un café, nous embarquions à l’arrière dans un véhicule de type « commnand-car » de l’armée non bâché, destination le lac du houle et sa région. Ce matin là, il faisait un froid de canard à l’arrière du véhicule. Après une petite heure de route et « slalom » sur des chemins en terre battue entre les bassins de pisciculture, nous arrivâmes sur notre lieu de travail. Là se trouvait une petite cabane qui était notre base. L’endroit était magnifique, sauvage, autour de nous beaucoup de marécages où une faune évoluait librement. Je découvrais pour la première fois des oiseaux pélicans, des hérons et bien d’autres sortes d’animaux. Au loin, j’apercevais la montagne enneigée du » Hermon « point culminant à 3000 mètres environ .

Au-delà du cours d'eau du Jourdain ;se situait le plateau assez verdoyant du « gollan « frontière proche, avec la Syrie ;Sur notre gauche plus au nord ; l’on apercevait dans la brume du matin, les contours de la frontière avec le Liban.


Mon premier travail ce jour là fut d’empêcher les pélicans, grands mangeurs d’alevins, de nuire à la pisciculture. Il fallait les effrayer avec une mitraillette « sten » (Vestige de la dernière guerre 1940-1945) une petite rafale m’a t-on dit de temps en temps et, nous serions tranquilles pendant une heure ou deux. Une fois par mois j’étais affecté au Kibboutz à des travaux à la salle à manger commune, pour servir les repas ou faire la plonge. J’aimais bien ce boulot domestique; ça me permettait d’avoir du contact et me forcer à pratiquer un peu



de l’Hébreu. Le sabbat, repos pour tout le monde, j’en profitais pour aller me promener sur les bords du Jourdain qui coulait en contre bas à huit cents mètres du kibboutz. D’autres fois et toujours le « shabbat »(jour de repos) avec un ami nous partions, en auto stop visiter la partie nord d’Israël (les kibboutz DAN et DAFNE et bien d'autres ) le lac de « Tibériade « fera partie également de notre excursion .Le soir de retour au kibboutz nous étions tout les deux harassés mais heureux de la balade.

De notre tente l’on pouvait apercevoir au loin et sur le plateau du Golan les bergers syriens et leurs troupeaux de moutons. Pas de traces apparentes de l’armée syrienne par contre les moustiques très voraces nous menaient la vie dure, heureusement nos tentes étaient équipées de moustiquaires.

Courant juin 1952, nous avons été informés de notre départ pour accomplir notre service militaire. Ce fut un peu la déception parmi nous car, notre espoir, était d’avoir notre kibboutz à nous avant le service militaire .

Le 3 juin 1952, nous fûmes incorporés dans l’armée israélienne pour une durée de deux ans et demi.( mon N° matricule 242326) Notre base d’entraînement se trouvait à coté de » Natanya au nord de Tel Aviv ». Je ne nommerai pas ce camp, mais de mémoire d’homme, j’ai passé des moments assez durs, l’entraînement était intensif de jour comme de nuit. Trois mois s’écoulèrent, chaleur et transpiration étaient notre lot quotidien associé à une très grande fatigue due aux entraînements intensifs. Nous étions fiers quant même de porter l’uniforme, nous avions un pays et une armée !


Début octobre, à la fin des entraînements, nous fûmes affectés à une base dans le negev. Très proche d’un kibboutz américain du nom de « Hourim », là, nous allions assez souvent en manœuvres en territoire Égyptien,


Je me souviens de manœuvres ,très importantes dans le désert du Néguev près du kibboutz SDE-BOKER ou se trouvait en retraite (a l'époque ) notre ancien premier Ministre BEN COURION je pense que nos manœuvres avaient pour but de faire du bruits afin de dissuader un ennemie potentiel qui pourrait en vouloir a notre premier Ministre en retraite .

Période hivernale assez dure avec des pertes en hommes due aux entrainements .



Intimider l’ennemi sur son propre territoire était notre mission, les périodes pouvaient durer de 15 jours à 2 mois, puis retour à la base ;où l’on pouvait enfin, se laver et se reposer. Je ne rentrerais pas dans les détails de ces manœuvres, de temps en temps, le moral était à zéro, nous avons eu des pertes humaines dû à des erreurs tactiques. Enfin le repos à la base, et notre aide au kibboutz, était dans tous les domaines la bienvenue. Pour ma part, cela me donnait un avant goût d’un retour à la vie civile, je travaillais au garage avec un bulgare, membre du kibboutz, d’une grande gentillesse avec moi. En fin d’année 1953 nouveau changement de base, destination un kibboutz à une quinzaine de kilomètres de » Hourim » et toujours dans la même région du désert du « Néguev ».

Dans ce kibboutz et à la différence du précèdent nous fûmes dispersés, toujours dans des baraquements. Les anciens du kibboutz, eux, vivaient dans des maisons construites de plein pied et en durs. Ce kibboutz très jeune ( cinq ans) était composé en majorité de marocains, turcs, bulgares, pour le reste, indiens, et français représentaient une minorité.



Notre vie de militaire avait changée, nous ne faisions plus de manœuvres à l’extérieur, nous assumions des tours de gardes et participions aux embuscades de nuits contres les « fedayins » (activistes palestiniens ) qui à cette époque, étaient très actifs dans le désert du neguev. Je citerais par exemple, un soir de « shabbat » où ils se sont introduits dans ma chambre et m’ont volé mes draps de lits, couvertures, un fusil canadien qui était près de mon lit. L’alerte donnée, la chasse à l’homme s’est mise en place, nous les avons poursuivis une bonne partie de la nuit sans succès.


Une autre fois, ils nous ont volé toutes les machines à coudre de la lingerie et cela malgré les chiens de garde présents autour du bâtiment.

Pour parler du quotidien au kibboutz, et comme à « Hourim »( kibboutz), il n'y avait pas de lever des couleurs du drapeau (ISRAELIEN), ensuite chacun était affecté à des tâches en fonction de ses affinités. Je travaillais au garage, quant aux filles de notre groupe, elles exerçaient leurs talents, aux cuisines ou à la maison d’enfants ; mais aussi dans les champs pour la récolte des pommes de terres ou des cacahuètes.


A l’automne 1954, nous avons organisé en accord avec le commandement militaire une excursion à Eilat ville israélienne sur les bords de la mer rouge. Ce fut un voyage superbe, nous sommes restés quatre jours à » Eilat » ( bord de la mer rouge). La chaleur y était étouffante 40 degrés à l’ombre, heureusement nous étions au bord de mer. Puis ce fut un retour sans histoire, si je dis cela, c’est que deux jours après notre retour au kibboutz, et sur la même route empruntée par notre véhicule, un autobus est tombé dans une embuscade dans le secteur des « MALES-ACRABIMS » (route très sinueuse et à très forte pente) bilan : aucun survivant 48 personnes mortes, mitraillées à bout portant.

Ce fut un grand traumatisme pour l’état d’Israël, et en ce qui nous concerne, je pense qu’à deux jours près nous avons eu de la chance. Quelques jours après notre retour « d'Eilat » l’on nous informa que la place de responsable militaire au Kibboutz, allait être vacante. Lors d’une assemblée générale, mon nom fut évoqué pour suivre un stage d’officier, une proposition dans ce sens me fut faite que j’acceptais après en avoir discuté avec mon groupe.

Hélas pour moi, le destin en allait décider autrement, la semaine suivante, un match de foot fut organisé entre le kibboutz de » Béery » et le notre. C’est au cours de ce match que ma jambe droite fut fracturée. Sur une civière de fortune et à l’arrière d’un camion, je fus transporté à l’hôpital de « Bercheva ». (Ville israélienne principale du sud d'Israël ) ,40 kilomètres à parcourir, dont la moitié de piste non carrossable, je ne vous dis pas le calvaire de mon voyage. Le pire pour moi c’est que j’ai dû abandonner mon stage d’officier au profit d’une autre personne, car j’allais être immobilisé environ trois mois.




Durant cette période beaucoup de monde est venu me rendre visite à l’infirmerie du kibboutz. Trois mois avec un plâtre à la jambe, pas facile, mais j’ai été surtout impressionné par l’atrophie de mon mollet après qu’on m’eut enlevé le plâtre, tout rentra dans l’ordre avec un peu de marche tous les jours.


Peu de temps après, je fis la connaissance de celle qui deviendra ma future épouse. Elle faisait partie d’un groupe de jeunes volontaires, qui venaient de temps en temps donner un coup de main au kibboutz, et cela pendant la période des vacances scolaires. Sa famille habitait à « Haiffa » au mont « Carmel ». Nous nous écrivions souvent, pour cela je me faisais aider par un ami qui savait parfaitement écrire en hébreu.


C’est le premier janvier 1955, que je fus libéré de mes obligations militaires. J’étais tiraillé par l’envie de rester au kibboutz et de le quitter pour aller vivre à « Haiffa », et pourquoi pas retrouver ma petite amie. Finalement je quittais le kibboutz de » Ceelim » pour la ville de » Haiffa », sans un sous vaillant dans la poche. Le bonheur voulu, qu’une de mes ancienne amie du groupe français et mariée à un de mes copains, me proposa en attendant des jours meilleurs, de venir vivre avec eux dans un hôtel au « Carmel », du nom de » Schoulami », dont son père absent en était le propriétaire. Sans souci de logistique pour le moment je m’inscrivis à l’organisme « Histadrout »(équivalent du pôle emploie ) comme demandeur d’emploi.

Très vite, j’eus un emploi comme manœuvre dans le bâtiment, je montais des seaux de béton à longueur de journée, mais l’essentiel pour moi, était de me faire un peu d’argent. Payé à la semaine par l’employeur, je me nourrissais sur le chantier, d’oranges et de pain. Le soir mon amie venait me voir assez souvent. Je fus emmené quelque temps plus tard à quitter hôtel « Shoulamit » pour des raisons un peu embarrassantes, car ce dont je ne me doutais pas le du moins du monde et surtout au début, c’est que mon amie et fille du propriétaire de l'hôtel, avec sa cousine, avaient comploté des projets de mariage à mon égard. Devant mon indifférence à cette dernière et après que j’eus compris de quoi il s’agissait, il m’était difficile de rester à hôtel. Je pris la décision de quitter hôtel pour aller vivre chez mes futurs beaux parents, toujours au » Carmel » au 99 « sea road » a haiffa .


Les nouvelles de France que je recevais, étaient franchement mauvaises, ma mère était gravement malade et les débuts de la guerre d’Algérie, était une très mauvaise nouvelle. J’avais trouvé du travail comme ajusteur dans un arsenal, enfin il fallait que je m’assume pécuniairement et cela d’autant plus que des projets de mariage se précisaient ;(Ma future femme était enceinte).

La date du 24 mars 1955 fut retenue pour notre mariage. Les démarches furent faites auprès des autorités du Rabina de » Haiffa », car bien sur, il était exclu

de procéder à un mariage civil. En Israël il n’y a pas de séparation des autorités religieuses et de l’état. Lors d’un entretien avec le Rabbin, aux préliminaires du mariage, il ne me posa pas de question sur mes origines, il m'a seulement dit qu’un LEVY ne pouvait être qu’un juif et que j’avais de la chance d’en être un, ce qui me fit sourire timidement. Dans ma tête à ce moment là, je pensais qu’en même que pour avoir eu de la chance j’en avais eu en sortant de Drancy, pour le reste de ma vie je dirais plutôt, juif pour ton bonheur Juif pour ton malheur aussi !


Le 24 mars 1955, j’épousais à « Haiffa », celle qui est encore aujourd’hui ma femme cérémonie très simple, mais beaucoup d’émotion. Ce mariage avait en quelque sorte valeur symbole, car mariés par les hautes instances religieuses rabbiniques ,je ne pouvait être contesté sur mon appartenance JUIVE .( je fais allusion a ma mère )

Pas de séparation des autorité religieuse avec l'état comme cela est le cas en France .


Schématiquement dans mon esprit et en y réfléchissant encore aujourd’hui, je rendais incontestable en quelques sortes mes origines juives, j’avais en main le précieux document que représente la « Ktouba ».(acte de mariage officiel ) D’autre part les probabilités d’être assimilé en étaient écartées, ce qui ne sera pas le cas de mon frère, qui converti, épousera une catholique. La cérémonie terminée, on nous remis deux billets pour aller au cinéma, sans moyens de partir en voyage de noces, être ensemble était plus important que tout le reste. Ce mariage fut par la suite enregistré au consulat de France le 20 mai 1955 ( acte de mariage N° 41 de la « ktouba »). Les nouvelles de France et de ma famille continuaient à être mauvaises. Ma mère gravement malade souhaitait mon retour aussi je pris la décision de quitter ISRAEL avec ma femme. Nous embarquions pour Marseille, le 7 juillet 1955. (Dans les formalités du retour je du rembourser une partie des frais engagés par le gouvernement Israélien lors de mon immigration en 1952. )


















CHAPITRE 8



RETOUR AU PAYS NATAL (FRANCE )


Le 13 juillet 1955, veille de fête nationale, nous accostions à Marseille. Sur le quai, mon frère et ma belle sœur nous attendaient. Après quatre années d’absence je retrouvais mon frère et ma belle sœur que je ne connaissais pas avant. Nous étions bien content de retrouver la terre ferme, les bagages récupérés, nous prîmes la route pour Nîmes ( département du Gard) où mes parents avaient loué un petit « mazet » sorte de petite ferme un peu à l’écart de la ville.

Là dans cette petite maison, je retrouvais mes parents. Ma mère gravement malade ne se tenait pratiquement plus debout à cause de problème de colonne vertébrale, diabétique de plus. A la voir dans cet état je regrettais un peu moins mon retour.


Ma femme n’avait pas le moral non plus. Habituée à un peu de confort elle découvrait en réalité une France des années d’avant guerre, pas de commodités, pas d’eau courante, si ce n’est un puits. La seule possibilité de chauffage, une cheminée, un séjour en terre battue, bref, tout pour avoir le moral à zéro. Il est vrai que mes parents ne m’avaient pas donné d’indications sur leur standing de vie. Je découvrais moi aussi cette situation critique, mon père était au chômage, j’avais en réalité tout faux. Pour en rajouter encore un peu, plus, je reçus courant septembre 1955 ma feuille de route pour être incorpore dans l’armée Française à compter du 4 novembre 1955. Je dû abandonner ma femme qui attendait un bébé et ne parlant pratiquement pas un mot de Français, ce fut un moment difficile. Pour expliquer mon incorporation, il n’y avait pas d’accord entre la France et Israël pour les ressortissants Français qui auraient fait leur service militaire en Israël.

Un accord sera signé quelques années plus tard entre les deux pays. J’ajouterais quand même qu’avec la situation de guerre en Algérie, cela n’était pas fait pour arranger les choses. Durant mon absence à l’étranger, j’avais été classé bon absent par le conseil de révision au bénéfice de l’article 98 de la loi du 31 mars 1928 sur le recrutement de l’armée.

J'étais bon absent (classe 54 ) me trouvant dans l'Armée ISRAELIENNE ,a ce moment là; et la guerre d'Algérie faisait rage. Et des mon retour en France,


Je fus dans un premier temps affecté au C.E.A.M. de la base aérienne de Mont de Marsan où je fis mes classes. Sélectionné exploitant des transmissions lecteur au son 26-51. Les classes militaires furent une simple formalité, cependant, un réel malaise sur le recrutement de volontaires comme « fusillés de l’air » et destinés à la surveillance des bases aériennes en Algérie étaient notre préoccupation du moment. Mon frère était déjà en Algérie à « Colomb-bechar » dans le sud Saharien considéré comme théâtre d’opérations militaires. Normalement la loi Française stipule que l’on peut difficilement envoyer deux frères en temps de guerre sur le même théâtre d’opérations.


Je me souviens du jour où au beau milieu du repas à la cantine, notre officier instructeur est entré dans la salle et a demandé s’il y avait des volontaires pour l’Algérie ? aucune réponse ne lui parvint. Aussi, il décida de procéder à un tirage au sort par table. Je tirais un papier blanc, donc je ne partais pas bien sur mais ce ne fut pas le cas de tout le monde. Fin des classes, je fus affecté au GTR 803 à Mérignac à coté de Bordeaux. Ces trois mois de classe effectués, départ le 14 janvier 1956 pour le sud ouest. Âpres une nuit de train, j’arrivais en gare de Bordeaux sous la neige, où récupéré par une navette de l’armée de l’air, j’étais opérationnel sur la base dans la matinée.

Ma vie à la base s’organisera entre mes cours de lecteur au son et le sport. De temps à autre, je me rendais chez mon oncle et ma tante en week-end à » Pauillac »(gironde), petite localité dans le médoc. Quelques mois passèrent ainsi, en fin de stage et pour des raisons de soutien de famille (j’allais avoir un bébé) je fus pris en considération par les services sociaux de l’armée et muté aux services des transmissions, sur la base aérienne 726 de NIMES « Courbessac ». Me re voilà dans le département du Gard, et le plus important, j’étais près de ma femme.


Dès mon retour, nous avons déménagé, pour un petit appartement en banlieue de Nîmes route de Sauve (appartement vétuste deux pièces et sans commodités) , plus pratique pour moi car desservie par une ligne d’autobus.

A la base 726 je fus affecté aux transmissions, en service 3/8 c’est-à-dire une semaine de nuit, une semaine de jour, une semaine d’après midi, avec permission d’être chez moi en dehors des heures de services. Cette organisation très souple me permettait d’être un peu plus souvent à la maison. Je profitais de mon temps libre pour participer sur la base, à des cours de sous-officier. Je me présentais à ces examens avec succès les 2 et 3 août 1956. Sur le point d’être démobilisé, une proposition, du colonel de la base pour aller à Toulouse et continuer une carrière militaire me fut faite. Je déclinais cette offre et fus libéré de mes obligations militaires le 17 mai 1957.


Par la suite j’ai regretté de n’avoir pas accepté cette offre, qui me garantissait quand même, une situation stable. Libéré de l’armée, il fallait trouver un travail, aussi je dû m’inscrire au chômage. Rapidement, j’eus mon premier emploi comme chauffeur chez un ferrailleur de Nîmes route de St « Cezaire »(gard) . La galère en somme, j’étais mal payé aussi je trouvais par la suite, un nouvel emploi comme ajusteur mécanicien aux établissements LACHAZETTE a Nimes. Là, le travail était plus noble mais mal payé, on arrivait à peine à vivre avec ma paye.


Quelque temps après nous avons reçu à Nîmes, la visite d'un oncle et d’une tante de ma femme qui venaient d’Israël, pas question de cacher notre situation désastreuse. J’acceptais sur les conseils des parents de ma femme; de repartir en Israël c'est ce que nous fîmes par la suite, je considérai ce départ vers ISRAEL comme un échec assez grave de ma vie en France .


















Chapitre 9



MARS 2000



Quand j’ai commencé ce récit, j’étais loin de penser que l’extrême droite arriverait au gouvernement en Autriche, quelque part l’histoire se répète. Cela ajouté aux tracts révisionnistes des facultés de Lyon, et publiés ces jours derniers. Voila que, les démons comme je les appelle, sont toujours présents.


Ce septembre 2000 et suite aux événements du moyen orient, en Israël les Palestiniens ont repris leurs provocations « (l’Intifad ) » de plus belle et le sang coule des deux cotés. En même temps, en France, et avec l’aide des médias une désinformation est activée par la presse, le plus notable encore c’est que des synagogues brûlent et l’on attaque les commerçants Juifs. Cela me rappelle de sinistre mémoire des événements vécus ailleurs, et sans faire d’amalgame heureusement, triste exemple quant même pour la jeunesse.

A quand la paix vais- je! mourir sans la vivre !

JE VOUDRAIS EN APPELER A LA JEUNESSE, pour poursuivre le combat contre l’injustice, le racisme et l’antisémitisme, seul espoir pour nous les anciens.

Au crépuscule de ma vie, je suis un peu las, et désabusé, je ne puis m’empêcher d’éprouver un peu d’amertume. Je ne vais pas pleurer sur mon sort, seule, l’injustice envers mon père, mort dans la misère qui avec plus de 300 jours d’internement sera reconnue tardivement après sa mort le 17 janvier 1994 à titre posthume.


NOTA : il faut avoir 90 jours d’internements pour être reconnu ( article L.289 du code des pensions militaires.) Depuis ,j'ai appris que le tribunal européen , et les lois européennes reconnaissaient l'internement seulement avec 30 jours ;

pourquoi l'état français 90 jours ?


Nous les enfants, ainsi que notre mère, avions plus de 95 jours d’internement; une reconnaissance tardive de notre internement interviendra de façon inattendue ;mais trop tard pour notre Mère , elle décèdera le,,26 décembre 1969 ,sans avoir connaissance que justice enfin lui était rendu .


A ce propos ,Permettais moi de faire un petit retour en arrière ..


Après beaucoup de souffrance,et se sachant mourante, elle demandera a mon père si l'on pouvait faire venir au cimetière de LAUDIN ( département du Gard ) un prêtre de confession catholique qui pourrait bénir son cercueil voire une bénédiction avant son ensevelissement au cimetière de LAUDUN département du Gard . ( Ma mère née catholique sans grandes conviction s'est tournée vers le seul espoir quelle croyait encore possible avant sa mort ) Pour les juifs portugais de Bayonne elle était considérée du moins a l'époque, juive par le mariage.

Je pense pour ma part que lorsque l'on pense a la Mort proche ,l'instinct de revenir a l'origine du bâptheme pour une née catholique est peut être un espoir

pour une vie meilleure dans l'au delà .



Mandaté de cette mission par mon père ;je me rendis sur le champs voir le représentant de l'église catholique (aumônier Militaire),du camps Militaire a St Maurice de L' ARDOISE (LE GENIE ou anciennement le TRAIN ).

Dans une salle d'attente servant de presbytère ( sur la base Militaire )

J'attendis ,que le prêtre veuille bien me recevoir ;Ce qui ne tarda pas a arriver

Devant ma requête et a ma stupéfaction j essuyais un refus catégorique du prêtre ,me rétorquant ,que ma mère avait épousée un juifs et que par conséquent il était hors de question qu'il officie au cimetière de LAUDUN .


Pour mémoire, ne pas confondre le camps de rétention de l' époque ou étaient sous surveillance les sympathisants Algériens (FLN et MNA ) avec un camp du type concentrationnaire Nazi .


Lors de la cérémonie,au cimetière de LAUDUN ,ce fut une journée triste comme toutes les cérémonie de ce genre et en ce mois de janvier 1970, Mon père effondré , mon frère de même ils semblaient que le froid était plus vif, impitoyable particulièrement ce jour la , il nous mordait le visage ,j'étais sans réaction ,ce qui me revient en mémoire s'est la présence de personnes ( HARKIS ) et que je remercie encore ..

Par amitiés pour mon père, ils sont venues du camps de st Maurice de l'ardoise (gard) quelle leçon d'humilité, pas de barrière de religion .

L'on se sentaient bien seul et triste quand même ..pas de famille .


Oui j'avais oublié que chez les JUIFS ,lors de cérémonies il faut impérativement

dix hommes (LOI JUIVE OBLIGE )


Quelle leçon de vie pour moi ;

Un curé qui refuse a ma mère les sacrements de l'église , un cimetière catholique , des musulmans Harkis présents ,et des Juifs .


Un peu d'amertume de ma part ,


Les JUIFS ont pour habitude de dire : pardonné peut être oublié jamais .





Âpres Plusieurs interventions ,auprès du Ministère de la Défense

(2000/2001),J'obtiendrais pour mon père (qui lui aura cumulé plus de 11 mois) , sa carte d'interné politique le 17 janvier 1994 a titre posthume, (carte N° 13 12 22764) environ 16 ans après sa mort qui surviendra le 20 Avril 1978.

Pour mon Frère et moi même la reconnaissance de L'état Français ;

(carte d'interné Politique pour ma part N°1.3.12.23599 )


Les Preuves des dates de la rafle de ma famille dans le village D'URT,et date de sortie du camps de DRANCY, me, furent communiquées Archives Nationale de L'état français concernant le Fichage des Juifs par la gestapo Allemande et la Milice de Pétain mise a disposition des Historiens.


par la suite j'apprendrais que Avec la carte d'interné politique ( sa fais rire a 9 ans faire de la politique) j'avais droit a certaines revendications pour obtenir une pension de l'état français,ce que je fis car bien mal en point ;Les critères d'octrois de pension correspondaient a mes affections ,

j'obtins du Ministère des Ancien Combattants ,le titre de pension ;


avec certification d'inscription de la dette publique N° M 09 003552 Q

Du 24/11/2003.


PENSION MILITAIRE D INVALIDITE ET VICTIME DE GUERRE

INVALIDITE DEFINITIVE VICTIME CIVILE DE GUERRE 1939-1945

Cela a représenté pour moi un combat pendant quelque années pour obtenir de la justice une reconnaissance de mes séquelles du en partie aux mauvais traitements subis surtout à DRANCY .


J ajouterais a cela le paradoxe incroyable de l'octroi par la Conférence on Jewish Material Claims Against Germany ;en date du 01 septembre 2010

objet :ARTICLE 2 FUN -CLAIM 9 332839 .

Je recevrai un paiement mensuel de 291 euros/mensuel ainsi que mon Frère

Dommage de guerre.. oui mais après combien d'années ?...

Et la FRANCE alors ? Directement responsable avec VICHY de nos malheurs ?



.les 12 jours passés à DRANCY anti chambre de la mort, Avec un appel sélectif de tout les jours; auraient pu nous mener tout droit a AUSCHWITZ. Faut-il être mort pour avoir droit à de la considération ! Si ce n’est qu’une certaine compassion qui consiste à dire pour certains Ah! vous avez eu de la chance.


je ne suis pas un ingrat. Reconnaissant à la FRANCE de d’avoir donné asile à mes ancêtres.( suite a l'inquisition d'Espagne et du Portugal 1530) Pour ma part j’évoquerai la reconnaissance comme l’on dit du « ventre » à ce pays que j’aime et qui m’a beaucoup donné.




Un mot pour les JUSTES. Je ne les remercierai jamais assez de nous avoir caché de l’ennemie. Et enfin la nouvelle incroyable de la demande du pardon du PAPE JEAN PAUL II pour tout le mal fait aux Juifs, déclaration faite, devant tous les médias réunis à ROME, ce matin 12 mars 2000. Le voyage du pape en ISRAEL ET SON MESSAGE AU MUR DES LAMENTATIONS LE 25 MARS 2000 restera pour nous Juifs un des moments très fort de ce vingt et unième siècle comme quoi il ne faut jamais désespérer dans la vie !

Nous sommes en 2001/2002

Il me faut quand même rappeler que suite a certaine informations de la presse ,

je solliciterais la Commission MATTEOLI ( Qui à l'époque à travaille sur le dossier des spoliations , doit déposer très prochainement ses conclusions (M. JOSPIN était alors 1 er MINISTRE) Je cite : Il est indispensable que toute la lumière soit faite ! Que les biens matériels volé soient restitués a leurs légitimes propriétaires ou a leurs ayants droits !)


IL faudra monter un dossier,pour avoir des indemnités concernant la spoliation des bien qui appartenaient a mes parents dans la maison d'URT , pillés par les Allemands après notre arrestation et bien d'autres aux dires de certains Urtois.

Nous obtiendrons réparation , Mais des miettes ( partagés avec mon frère ) . Je dirais ;Mieux vaut tard que jamais .







Le gouvernement de gauche de l'époque a eu le courage de mettre en place

la commission MATEOLI signe que dans la vie il ne faut jamais perdre espoir.

Pour ma part peu importe l'argent ,une victoire sur l'oublie; et une leçon

a cette vie donc je n'attend plus grand chose.













Pour parler de mon épouse;

Je reste convaincu que faire quitter son pays, sa culture, à une personne qui n’est pas du même pays, est quelque part traumatisant. Cela rend parfois très difficile toute intégration. Mon épouse en particulier, a eu beaucoup de courage ! J’ajouterais à cela, que s’éloigner de ses racines nous fait perdre la réalité de notre vie à nous juifs, et, que quelque part, ; les évènements a venir se chargeront tout au long de votre vie, de nous le rappeler.





Je voudrais rendre hommage a l'Allocution de Madame Élisabeth GUIGOU

Garde des Sceau ,Ministre de la Justice lors de la cérémonie du Vel'd'HIV'

le 18 juillet 1999 ; (reproduite avec son aimable autorisation et joint en annexe

a mon témoignage ) .


Assez édifiant,la lecture de cette lettre ne peut laisser indiffèrent ce témoignage , un parmi tant d'autre ,est celui de la sœur aînée de Marguerite et

Claude JANKELEVITCH . (témoignage de la lettre de Mm GUIGOU )




Je ne peut non plus , ne pas mentionné le témoignage émouvant sur le camp de DRANCY de Armand PEKARD du 21 août au 30 octobre 1941


Pour ma part je voudrais rebondir sur cette lettre ,et souligner modestement

que mon témoignage ,est un parcours de beaucoup de personne en 1943 ; aucun souci de recherche d'apitoiement de quel ordre se soit sur ma personne ;

J'ai simplement voulu rendre compte d'une période de ma vie ,ou tout aurait pu basculer et me privé de parle ou d'écrire quelques lignes sur la SHOA .


Je ne voudrais pas oublier que je fus le témoin privilégier d'un Siècle ou nous avons pu observé des transformations extraordinaires au cours des années je précise : (juste pour Mémoire )que ma jeunesse a côtoyés ,

Le quotidien dans les années 1943,

-la lampe a pétrole ou lampe a garbure,

-la tension du réseau électrique a 110 volts ,

-les latrines au fond du jardin,

-pas de baignoire ou salle d'eau .(les anglos- saxons étaient bien plus en avances )

  • et j'en passe...

  • par contre les années lumières si je puis m'exprimer ainsi..

  • pour les principaux ,l'aviation avec Concorde ,les centrales Nucléaires,la marche sur la Lune par les Hommes ,une avancées significative de la Médecine ,et j' en oublie certainement;

  • Mais le réchauffement de la planète (gaz a effet de serre ) et autant de misère chez les hommes ça cadeau aux futures générations....


  • Pour mémoire :


  • Le désastre continu ,hier vers 16h 00 heures locale 24 janvier 2011 ;des morts (35 ) a l'aéroport international de Moscou . Le monde aveugle continue a se détruire ; jusqu'à quant..?

  • La révolte en Tunisie et en Égypte (Le monde musulman se révolte contre les dictatures )

  • dernièrement ,la Libye avec le colonel kadhafi (février 2011)

  • 28 février 2011 KADHAFI massacre son peuple a la mitrailleuse

  • Encore un dictateur !



Quelques lignes encore pour me rappeler a moi même que dans cette vie l'on apprends jamais a être des parents parfaits ( pas d'école de la vie),Je suis conscient un peu tard aujourd'hui que j'étais, et loin sans faut d' un bon père et encore moins un bon époux mais surtout pas d'excuses a mon égard.

Tel que je fus élevé par mes parents je revendiquai inconsciemment ce droit d'en faire autant, de bien grosse erreur furent commises; mais trop tard pour moi il y a dans la vie des erreurs qui ne rattrapent jamais ;je le regrette profondément.

Modestement je demande pardon ; Sachant pertinemment que le mal fait ne sera jamais réparé.


Aujourd'hui 25 janvier 2011 le Président de la S.N.C.F, MR PEPY a devant la presse reconnué la participation des chemin de fer français à la déportation des Juifs de France vers les camps de la mort ;

Repentance très tardive .

Des gens avertis disent que cette répentance serait due vraisemblablement a la perspective d'obtenir des marchés fabuleux pour la S.N.C.F au U.S.A.


A ! oui je viens de lire d'Alexandre JARDIN, son livre édité chez GRASSET en janvier 2010 ; il mentionne une collaboration avec ennemie ,Surprenante ; Édifiante a la fois sur le comportement de certains FRANCAIS pendant la dernière guerre 1939/45 (De quoi a vomir de dégout )

N'oublions jamais ce que les sages disent :

QUICONQUE OUBLI LE PASSE EST CONDAMNE A LE REVIVRE .....


Pour le mot de la fin et en attendant de finir un jour ce long voyage de la vie qu’on avait un peu anticipé à mon égard, j’aurais une pensée pleine de tendresse pour ma mère et a mon épouse bien aimé ,à qui je dédie ce témoignage .


Je tiens a préciser ,que certaines informations proviennent :


-Moteur de recherche google ( utilisation d'internet )

-lettre de Madame GUIGOU ( Ancienne garde des seaux )

-Mr R- BADINTER (Ancien garde des Seaux ;LIBRES ET EGAUX )

-Régime de Vichy ( durant la guerre 1940/45 moteur de recherche Google)

-Les grandes lignes de la diaspora JUIVE ("Le coin de Janine" http://janine.sefarad.org)

-Alliance ANTISEMITISME/RACISME : La S.N .C .F . s'explique à Bobigny ,sur son rôle dans la Shoah




Annexe 1


un peu d'histoire sur la Ville de Bayonne (pays-basque / Adour maritime, donnés disponibles sur Internet : http://www.ghfpbam.org/Villes/Bayonne.php?mode= .


Bayonne,capitale du vicomté du Labourd,restera anglaise de 1152 (mariage de henri Plantagenêt avec Aliénor d'Aquitaine )en 1451, date à laquelle elle est rattachée au royaume de France sous Charles VII.

On lui affectera un nom révolutionnaire PORT-DE-LA-MONTAGNE qui ne sra pas utilisé.

La commune de Saint-Esprit rive droite du fleuve L'adour ,et la paroisse de Saint-Etienne-d'Arribe-Labourd y furent rattachées le 1 ier mai 1857,alors qu'elles appartenaient aux Landes jusque là.

L'Église Romaine duquel j'ai extrais les grandes lignes (consultez le site du diocèse ).

Le Diocèse de Bayonne est cité en 1106 ;La paroisse principale est la cathédrale St Marie. Les paroisses St Etienne-D'Arribe-Labourd et St Esprit ont été rattachées a Bayonne en 1857.

De nombreux couvents existaient à Bayonne :

-Dominicains vers 1221'au bourg-neuf (St André)

-Cordeliers(Franciscains) D'implantation très ancienne également des 1242.

-Augustins (présents en 1302,Carmes vers 1246)

-Clarisses en 1297 à Mousserolles d'abord (quartier de Bayonne) puis au centre ville .

-Cisterciennes en 1268 à St-Bernard quartier St-Esprit ,rattaché au Diocèse de DAX.

-Visitandines en 1640 ,appelées par Mgr Fouquet.

-Capucins en 1615 .

Le séminaire de Bayonne :

A Bayonne, Plusieurs tentatives de création du séminaire avaient échoué


(Mgr de Maury ,Mgr Fouquet)

-Ce fut Mgr Druillet ( 1707-1727 ),qui réalisa le projet grâce a des legs de généreux donateurs.

-L'évêque confia le Séminaire (C'est a dire en donna la propriété )a la Congrégation de la doctrine de la foi .

Mgr Druillet ,MGR Vieuxville ,interdit aux séminaristes de fréquenter le séminaire.

Apres des garanties données par les autorités religieuses ,les séminaristes revinrent jusqu'en 1774 ou Mgr D'Arche les retira et les envoya a Larressore

(petite commune du pays basque non loin de Bayonne ) au collége fondé par Mgr Daguerre.

En 1806 ,le grand Séminaire de Bayonne est réouvert .Mais Mgr D'Astros établit

un Séminaire à Bétharam qu'il confie à Michel Garicoïts. En 1831, les Séminaristes reviennent à Bayonne.

Après les problèmes dus à la séparation de l'Église et de l'État, la construction du grand Séminaire commencera en 1914 et les séminaristes en prendront possession en 1919.

-Redécoupage du diocèse .

Le diocèse de Bayonne ,érigé en vertu du Concorda du 15 juillet 1801,comprend les départements des Bases Pyrénées (Pyrénées atlantique de nos jours),des landes ,et des Hautes Pyrénées. Il en sera ainsi jusqu'en 1822 ou un aménagement du Concordat crée de nouveaux diocèses . A partir de là celui de Bayonne, comprendra uniquement les Basses Pyrénées (anciens diocèses de Lescar et Oloron )

La paroisse Saint-André a été crée en 1803 (église des Capucins) .Devenue trop petite ,elle a été remplacée par l'actuelle église Saint-André bâtie de 1856 à 1862 .

Le protestantisme a Bayonne .

Le Protestantisme est attesté à Bayonne dès 1546 sur un document faisant état d'hérétiques. En 1563, le corps de ville admet un huguenot dans son conseil municipal.

Sous Jeanne D'Albret ,il y eu près de 90 temples en Béarn et pays Basque mais le protestantisme ne s'implantera pas bien dans les provinces basques.

Sous Henri IV se forment une église et une école autour du pasteur Romatet,qui existera encore jusqu'en 1630 ( pasteur Lafite -Solon).

-EN 1685 (révocation de l'édit de Nantes),la communauté se disperse.

-Les protestants se cachent,n'ont plus d'état civil et enterrent leurs morts hors cimetières,c'est l'époque dite de la vie au désert .

En 1787 (édit de tolérance) réapparait une activité avec l'arrivée de protestants des Pays-Bas, Allemagne, Angleterre ,Suède ,qui constitueront un noyau sur lequel vont se greffer des protestants venant du Béarn.

Dés cette époque apparaissent des grandes familles protestantes de Bayonne.

Il n'y a pas de lieu de culte ,les pasteurs viennent du Béarn.

-En 1821, la Société Continentale de Londres envoie des pasteurs évangelisre ;par exemple Henry Pyt ,d'origine suisse ,restera 8 ans à Bayonne.

-Une salle sera louée place d'armes (emplacement par la suite des Galeries Lafayette )qui restera un lieu de culte pendant 25 ans .

Ce lieu de salle de culte fut ouverte le 23/12/1821 en présence du pasteur Gabriac,) président du consistoire ,du commissaire de police représentant l'État,d'un représentant du maire ,et de représentants catholiques et Israélites

-En 1823 on compte 139 protestants a Bayonne ,27 à Saint-Esprit et 13 a Ondres,(petite commune des Landes a coté de Bayonne).

-En 1832 L'église locale de Bayonne est reconnue et son pasteur est logé par la commune et payé par l'État.

-En 1842 un terrain est cédé au conseil presbytéral, et C'est en 1846 que les travaux du futur temple commencent .

-Il sera inauguré le 20/06/1847 en présence de la plupart des pasteurs du Béarn et du pasteurs Pédezet e Bayonne .


-La communauté Juive

-La présence d'une très ancienne communauté israélite à Saint-Esprit dés le XVI ° siècle est exceptionnelle .

Le fonds des archives Israélites du consistoire de Bayonne a été versé aux archives Municipale de Bayonne.


Les temples de la Nation Juive de Bayonne .

Le temple du fort ,premier temple officiel en 1750, installé par les Israélites à Saint-Esprit cartier de Bayonne .

Étant donné qu'il suffisait d'être dix Israélites pour former le nombre de Miniam( dix hommes exigé par la loi Juive biblique ) et se réunir pour prier dans diverses maison .

L'on peut considérer comme temple les locaux suivants qui S'ouvrirent à la prière .

-le temple de guedes (moïse guedes,originaire d'Amsterdam)

-Le temple de la rue des jardins (actuellement 49,rue maubec),le Sieur moïse Brandam faisant fonction de Hasan ( chantre ou chanteur des quantiques religieux).

-Le temple de jean D'amou (mr Mardoché Foncéca en etait L'âme ) .

-Le temple de Brandon,synagogue d'une certaine importance,occupait le 3 eme étage de la maison appartenant à Mme veuve de salomon Péreyra Breandon,22 place Saint-Esprit.On le fermera le 28 Août 1872.

-Le Grand temple ,actuelle synagogue ,rue Maubec fut inauguré le dimanche 24 septembre 1837.


Quelques extraits du livre de ROBERT BADINTERT (Libres et Égaux) sur les Juifs de Bayonne.


Les juifs portugais sont établies pour une majorités dans le sud de France (Bayonne) .En janvier 1597,le parlement de Bordeaux,avait ordonné que les « Portugais » qui ne pouvaient justifier de dix ans de domicile dans la ville fussent contraints d'en sortir.

Les nouveaux venus gagnèrent alors Peyrehorade ,Bidache,Labastide-Clairance,

et surtout Bayonne.

Jaloux de cette concurrence ,les corporations de cette ville obtinrent du maire et des échevins leurs intervention auprès du Roi afin d'obtenir le départ des « nouveaux chrétiens » C'est ainsi qu'ils se domiciliaires à Bourg-saint-Esprit, sur la rive droite de l'Adour(DE nos jour partie jointe a Bayonne) ou ils se rendaient le jour pour les besoins de négoce.

Le nombre de juifs portugais s'accrut rapidement .

Vers le milieu du XIII siècle,on comptait environ 3500 portugais à Bourg-Saint-Esprit .

Une organisation communautaire ,la Hébéra fut crée sur le modèle de la Sécada de bordeaux;à ses charges s'ajoutaient le poids de lourds impôts.

A la veille de la Révolution,la communauté devait plus de douze mille livres .

De surcroît,les autorités locales multipliaient les obstacles à tout développement

de l'activité économique des Juifs.

De 1692 à 1761 ,cinq ordonnances furent prises à leur encontre .

En 1762 ,les échevins voulurent les exclure du commerce du chocolat ,très prospère à Bayonne,dont ils s'étaient fait une spécialité.

Les juifs protestèrent ,saisirent le Conseil du Roi en 1763.

Ils demandèrent qu'on leur reconnût « le droit et la possession de faire à Bayonne comme ils ce fait à Bordeaux le commerce de « détail » .

Leur avocat déclara : « ils sont régnicoles,ils sont Français,ils sont citoyens de Bayonne comme les habitants des faubourgs des Chartrons le sont à bordeaux.


Les adversaires des Juifs invoquèrent le péril qu'il y aurait à leur permettre d'étendre leurs activités à Bayonne : bientôt , »on verrait à côté de nos églises

des synagogues et nos enfants pervertis par l'exemple et la fréquentation des Juifs dont la corruption est portée au plus haut ... »

Bonjour la tolérance de L' époque..


Aucune décision royale n'intervint pour modifier la condition des Juifs de Bourg-Saint-Esprit.

A la veille de la révolution Française (1789) elle se révèle moins brillante que celle des « Portugais « de Bordeaux .

Sans doute compte-t-on quelques familles nanties ,telles que les Nounés ,Les Castro,les Mendes France. Mais leur éclat n'est guère comparable à celui de leurs coreligionnaires des bords de la gironde .

La communauté se réduit d'ailleurs en nombre : elle ne compte plus que de 2500 habitants ; en 1785 Peyrehorade et Labastide-clairance ,de leur coté ,n'abritent plus que quelque familles juives.




Quelques éléments consultables sur Internet


B.1725-1773 déclarations des circoncisions

NMD1751-1788 et 1808 juifs.

-déclaration des noms juifs espagnols et portugais.

-registre de la population juives portugaise et espagnole .

-Décès juifs portugais et espagnol de 1788 à 1792 .

-Registre des transcriptions de déclaration de nom et prénom des juifs résistants à Bayonne en application du décret impérial du 28/07/1808 .

Données Militaires

Bayonne est une place forte depuis le moyen-âge,

-Parmi ses faits d'armes ,il faut rappeler que la place de Bayonne investie en décembre 1813 par les Alliés (Anglo-Hispano-Portugais),commandés par Wellington a soutenu un blocus défensif de 64 jours,de mars a mai 1814,,sans capituler.


Les places Militaires sont :

-le château-vieux (depuis le VI° siècle )

-Le château-neuf (depuis le XIII° siècle ,arsenal et caserne Ste-claire

-La citadelle .


L'hôpital Militaire est cité dans de nombreux actes .


Bayonne fut le siège du quartier général de la 11 éme Division territoriale,de 1790 à 1800 et enfin de 1848 à 1852.

Elle est alors devenue le Q.G de la 13 éme Division jusqu'en 1871,depuis de la 36 éme division jusqu'en 1914 .

-N'oublions pas le 49 éme régiment d'infanterie de ligne qui y tint garnison de 1872 à 1914 et se signala à Verdun en 1916 et Craonne en 1917.

Le 34 éme régiment de ligne en garnison à Bayonne de 1868 à1877 s'illustra pour sa part à Bazeille le 1er septembre 1870.

Données juridiques


Bayonne faisait partie de la sénéchaussée des landes sous l'ancien régime.

Depuis 1800,c'est un chef-lieu d'arrondissement des Pyrénées-Atlantiques (ex Basses-Pyrénées).

C'est aussi le siège d'un tribunal de première instance.


Bayonne est une très belle ville portuaire ,mais qui a beaucoup changé comme la plupart des grandes villes en FRANCE ;

Je l'ai connue avec son tramway (ligne du B.A.B ) ainsi que l'autre ligne qui desservait au départ de Bayonne Ardoy ,Anglet cinq cantons ,puis Biarritz ;Nous habitions a l'époque après guerre ,Anglet-cinq-cantons ,et quant les moyen financier me le permettaient j'allais au cinéma LA FERIA a Bayonne .

Nous achetions a la sortie de la séance des marrons chaud enveloppés dans du papier journal ,nous avions les mains noire et parfois le bas du visage .

De nos jour devant l 'ancien cinéma et la ou il y avait une grande place vide de toutes construction, et bien maintenant plus de place,mais que du Béton

La ligne du tramway qui desservait Biarritz ,est devenu aujourd'hui une infrastructure ,routière.



1 commentaire:

Doktor_Bey a dit…
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